Les condottieri : Benito Mussolini et Adolf Hitler
Creator: Beltrame, Achille (1871-1945)
Source:
Colección personal del autor
Date Created: 1935-05-08
Type: Newspaper
Extent: 1 item
45.46419, 9.18963
En mai 1938, Adolf Hitler se rend à Rome pour rencontrer Benito Mussolini. Achille Beltrame (1871-1945), dessinateur de l'édition dominicale du Corriere della Sera entre 1899 et 1944, a représenté cette visite sur la couverture du 8 mai 1938.
En démontrant qu’il était possible de renverser l’ordre économique et social, la révolution soviétique a bouleversé la politique européenne. La panique a poussé de nombreux citoyens d'esprit conservateur à abandonner les principes politiques libéraux. Ils se sont alors accrochés à des croyances et à des valeurs qu'ils considéraient comme plus solides et plus essentielles, telles que la religion ou l'autorité. Les menaces engendrées par les temps nouveaux appellent de nouveaux discours, de nouvelles stratégies pour conjurer le chaos. La liberté de l'individu et ses droits ou le parlementarisme et la pluralité politique semblaient inutiles pour survivre dans un monde anarchique.
Ils pensent également que seule la violence permet de préserver l'ordre. Les partis de la nouvelle droite radicale organisent des escadrons de militants armés pour liquider les grèves d’usines, les agitations paysannes ou pour lutter contre les organisations ouvrières soupçonnées de poursuivre des objectifs révolutionnaires. Les partis et les syndicats ouvriers créent leurs propres groupes pour se défendre contre les agressions et attaquer à leur tour leurs ennemis. Les armes ont circulé sans contrôle et la violence entre les groupes fascistes ou fascistisés et antifascistes devient quotidienne.
La révolution soviétique, en tant que maelström capable de renverser l'ordre bourgeois, est d'abord bien accueillie par les organisations ouvrières, même si la dérive autoritaire des bolcheviks provoque rapidement le rejet des sociaux-démocrates et des anarchistes. Cependant, la droite contre-révolutionnaire et radicale qui s’est forgée à l’époque a englobé dans le terme général de communisme tout ce qui pouvait sembler révolutionnaire, qu'il s'agisse d'anarchistes, de socialistes ou d'autres familles marxistes. Mais aussi ceux que étaient considérés comme leurs collaborateurs nécessaires : les démocrates et les libéraux qui leur avaient ouvert les portes. Cet anticommunisme viscéral, répandu dans toute l’Europe, a contribué à renforcer la cohésion du camp franquiste pendant la Guerre Civile espagnole.
Tout au long de la troisième décennie du XXe siècle, le libéralisme et la démocratie reculent sur le continent. Benito Mussolini et le parti fasciste ont pris le pouvoir en Italie en octobre 1922 ; des dictatures militaires s’installent en Espagne et au Portugal respectivement en 1923 et 1926 ; presque toutes les fragiles démocraties nées en Europe centrale et orientale après la disparition des grands empires sont devenues des régimes autoritaires. En mars 1933, Hitler prend le pouvoir en Allemagne.
C’est dans ce contexte incertain et instable, alors que le parlementarisme libéral et la démocratie sont en recul en Europe, qu’a lieu le 14 avril 1931, la proclamation de la Seconde République espagnole.
MML