Les trois frères Carbonell Cuevas
Creator: Randall, Harry Wayland
Source:
ALBA collection, Tamiment Library, New York University
Date Created: 1937-12
Extent: 1 item
40.34367, -1.10819
Le 3 octobre 1938, Victor Carbonell Cuevas arrive de New York à bord du bateau Borinquen dans le port de San Juan, à Porto Rico, après avoir combattu en Espagne pendant plus d'un an. Il est accueilli par sa mère, quelques vétérans de la Guerre Civile d'Espagne, le consul de la République à Porto Rico et des sympathisants de l'Asociación Pro Frente Popular Español. Le souvenir de la mort héroïque de son frère aîné Pablo lors de la bataille de Teruel est encore présent dans son esprit. Mais il ne sait pas que son autre frère, Jorge, est mort en menant une attaque d'infanterie à la bataille de l'Èbre : trois frères sont partis combattre le fascisme impérialiste nazi en Espagne... et un seul en est revenu !
Au moment du soulèvement militaire en Espagne, Pablo travaillait comme mécanicien à Cabo Rojo, sa ville natale, il était marié et avait des enfants. Victor, le plus jeune des trois, était étudiant en agronomie à l'École d'ingénierie et d'agriculture de Porto Rico. Jorge, qui étudiait en deuxième année de médecine à Madrid, s'est engagé dans les milices et a combattu avec le cinquième régiment de milices aux côtés du colonel Mangada dans les montagnes de Madrid. À la demande de la famille, Jorge est rentré à Porto Rico en décembre 1936.
Six mois plus tard, en juillet 1937, les trois frères Carbonell Cuevas se rendent en Espagne. Après une formation militaire à Albacete, ils rejoignent le bataillon canadien Mackenzie-Papineau de la XVe Brigade internationale qui connaît son baptême du feu à la bataille de Fuentes de Ebro en octobre 1937. Plus tard, en décembre 1937, ils combattent à la bataille de Teruel, où Pablo est mort en commandant une section de mitrailleuses et Victor a été blessé au combat.
Jorge survit aux retraites du front d'Aragon en mars 1938 et est promu capitaine. À l’aube du 25 juillet 1938, il traverse l'Èbre à la tête de la 4e compagnie du bataillon canadien. Mais le 9 septembre, alors qu'ils sont en train d'escalader un point culminant de la chaîne de montagnes de Cavalls, il est touché par une balle qui le blessé mortellement. Il a été enterré à cet endroit.
Juan Antonio Corretjer, poète national de Porto Rico, a écrit en 1949 quelques vers en son honneur :
À Jorge Carbonell
De ton Cabo Rojo lumineux,
corsaire, pêcheur et marin,
paysan, soldat, salpêtrier,
bétantien, franc-maçon et carbonariste,
rebelle, anti-esclavagiste, tumultueux,
socialiste, corporatiste, syndicaliste,
coupeur de canne, tâcheron et chapelier,
agitateur et révolutionnaire.
Rouge, après tout : tu t'es levé, milicien,
au-dessus de l'Èbre et du destin,
plus haut que l'épée et que la main.
Oh, gloire de te connaître et t'apprendre—
toi, le premier communiste Borincano,
capitaine plus redoutable que la mort !
JAOC






