Teruel
Repository: Tamiment Library, New York, USA
Creator: Randall, Harry
Repository: The Abraham Lincoln Brigade Archives, Harry Randall: Fifteenth International Brigade Films and Photographs
Source:
Reference Code
Item 11 - 1243
Date Created: 1938
Type: War photography
Extent: 1 item
Geographic Region: Fuentes Calientes, Spain
40.7004538, -0.9786854
Entre le 15 décembre 1937 et le 22 février 1938 eut lieu la bataille de Teruel. Ce fut une des plus dramatiques et peut-être la plus dure bataille de la Guerre Civile. D’un côté elle montra un nouveau progrès des capacités guerrières de l’Armée Populaire et d’un autre elle fut une autre défaite républicaine et la destruction de beaucoup de ses meilleures unités, qu’elle pouvait déjà à peine remplacer.
Teruel était tombée dans le camp rebelle au début de la guerre. Vers la fin 1937 c’était un saillant entouré sur trois côtés par les républicains, à l’exception du nord est. Ceux-ci savaient que Franco, une fois le front nord liquidé, allait lancer une grande offensive contre Madrid par Guadalajara, en répétant la tentative italienne manquée en mars. Pour l’empêcher, ils attaquèrent Teruel en plein hiver. Ils avaient une écrasante supériorité initiale en hommes et en matériel contre la réduite garnison locale. Cependant la météo aida celle-ci : elle se dégrada, avec une neige abondante et des gelées qui paralysèrent le matériel de guerre.
L’attaque républicaine rencontra une défense fort tenace des assiégés, à peine quelques milliers de soldats et de volontaires, commandés par le colonel Domingo Rey d’Harcourt. Celui-ci finit par concentrer ses forces dans le centre urbain, où se produisirent des combats au corps à corps. Les bombardements et les combatscausèrent beaucoup de victimes parmi la population civile. Malgré les promesses d’aide du commandement rebelle, la situation de la garnisondevint désespérée. Avec ses forces décimées, isolées dans quelques édifices et à court d’aliments, Rey d’Harcourt se rendit le 8 janvier.
Les franquistes l’accusèrent de trahison (il ne fut jamais réhabilité). Fait prisonnier, il serait fusillé par les républicains, avec l’évêque de Teruel, un an plus tard lors de la retraite de Catalogne.
La victoire de Teruel fut beaucoup célébrée en territoire républicain. C’était la première capitale de province que prenaient ses troupes. Franco décida d’annuler son offensive sur Madrid et de concentrer ses forces pour reprendre la ville d’Aragon. La contre-offensive débuta à mi-janvier, dès que le temps le permit, et de nouveau les combats furent très durs, au milieu de terribles conditions atmosphériques. Le point d’inflexion arriva quand les républicains souffrirent en début février une défaite spectaculaire sur la rivière Alfambra, dans le nord est de la ville. Des milliers de républicains furent faits prisonniers ou tués. Cette défaite condamna pratiquement Teruel à être de nouveau encerclée, mais cette fois par les rebelles. Les républicains se virent obligés d’évacuer la ville le 22 février. Les deux camps avaient beaucoup souffert. Près de 40.000 hommes étaient morts. Des milliers avaient été blessés ou avaient souffert de gelures.
Les républicains perdirent beaucoup de matériel militaire à Teruel, en particulier de l’aviation et de l’artillerie. Les deux manquèrent pendant le reste de la guerre. Ceci joint à la destruction ou l’épuisement de leursmeilleures troupes, allait avoir de graves conséquences les semaines suivantes quand les franquistes - plus frais, nombreux et mieux armés - lancèrent une attaque générale en Aragon destinée à atteindre la Méditerranée.