Grenade de Mortier Non Explosée

Ce projectile de mortier allemand de 76 mm non explosé apparut aux environs de l’Hôpital Clinique (Madrid) 78 ans après la Guerre Civile. Les mortiers modernes se généralisèrent dans le contexte de la Première Guerre Mondiale, où se firent nécessaires des pièces d’artillerie petites et légères, qui puissent se manier dans les fortifications étroites du front, et réaliser un tir jusqu’à 90°. Le lance-mines de 76 mm système Erhardt entra en service dans l’armée allemande en 1911 et se projeta à l’origine comme une arme de siège, à partir des expériences de la guerre russo-japonaise (1905). Pendant la Grande Guerre, cependant on le mit au service des unités d’infanterie dans les tranchées. Il tirait un projectile de 4,6 kilos à une distance de 300 mètres. En Espagne il fut utilisé par les deux camps : les républicains avec l’aide soviétique et les rebelles par des captures de matériel républicain ou directement d’Allemagne. Les premiers à arriver à la République le firent 2 février 1937, avec l’arrivée en Espagne de 126 pièces avec 6.290 projectiles.

Le Minenwerfer était une arme idéale pour le front madrilène de la Cité Universitaire, où s’étendit un labyrinthe de tranchées, parfois à peine séparées de quelques mètres. Les environs de l’Hôpital Clinique fut la zone la plus disputée de ce secteur du front, avec des combats qui se succédèrent depuis novembre 1936 jusqu’aux dernières semaines de la guerre, et dans lesquels l’artillerie de tranchée joua un rôle fondamental. Dans les photos aériennes prises à la fin de la guerre l’on observe le sol perforé de cratères laissés par des explosions, et dans les prospections archéologiques menées dans la zone furent documentés de nombreux projectiles non explosés de différents modèles de mortiers. Il y a toujours un pourcentage de projectiles qui n’explosent pas (un minimum de 10%), mais dans le cas des sols sableux comme celui de la Cité Universitaire, le pourcentage augmente considérablement. Le lance-mines est un exemple du type d’armement utilisé dans les combats de la Guerre Civile, spécialement pendant les premières phases : hétérogène et obsolète. Bien que les deux camps aient reçu des matériels toujours plus modernes, il est vrai que l’hétérogénéité continua d’être un des traits les plus caractéristiques de l’expérience ce combat, en particulier dans le camp républicain. D’un autre côté, des mortiers comme le Minenwerfer nous rappellent que la Guerre Civile fut, dans beaucoup de directions et dans beaucoup de fronts, une répétition de la Première Guerre Mondiale et ses modalités de combat.