La Guerre Civile espagnole est arrivée immédiatement après la dépression économique mondiale. En 1934, près d’un quart de la population active australienne était encore au chômage. Comme en beaucoup d’autres endroits, la Grande Dépression a politiquement polarisé la société australienne. Pendant près d’une décennie, les gouvernements australiens ont suivi l’exemple des conservateurs britanniques, cherchant à éviter les horreurs d’une autre Grande Guerre, et à éviter tout engagement susceptible de modifier l’équilibre international existant des puissances. Lors du pronunciamiento des généraux en juillet 1936, le Premier ministre Joseph Lyons a exhorté tous les Australiens à rester à l’écart de la « folie » de la Guerre Civile espagnole.
Plusieurs groupes australiens ont été galvanisés par le conflit en Espagne. Le Mouvement d'aide espagnole, soutenu par les syndicats de gauche, le Conseil australien des syndicats et plusieurs chefs d'églises protestantes, a permis de sensibiliser le public à la menace que représentait pour la paix mondiale l'enthousiasme croissant pour le fascisme européen. Le Mouvement d'aide espagnole est formé à Sydney en août 1936. À la mi-1937, des groupes se formaient dans les grandes villes de tous les États, ainsi que dans les zones minières reculées et les petites colonies à l'extrême nord du Queensland.
Les efforts des campagnes d'aide espagnole d'Australie furent fortement contrecarrés par l'Église catholique. Les catholiques constituaient un cinquième de la population australienne et, bien que le sectarisme et la classe soient des sources profondément enracinées de division sociale, le militantisme syndical et le catholicisme de la classe ouvrière, avant la guerre civile espagnole, n'étaient pas antithétiques. L’anticléricalisme espagnol a toutefois profondément choqué les catholiques australiens, principalement d’origine irlandaise qui, depuis la colonisation, ont entretenu des liens étroits entre la hiérarchie et les laïcs, dans une opposition commune à l’hégémonie des élites anglicanes britanniques. Depuis 1931, des rapports alarmants diffusés par la presse du Vatican décrivent l'agenda radical de réforme sociale de la nouvelle République espagnole, comme le divorce légalisé, et que les enfants illégitimes se voient accorder les mêmes droits que ceux nés dans le mariage. En particulier, les réformes éducatives espagnoles ont touché un point sensible. Alors que les catholiques australiens luttaient pour établir une scolarité diocésaine indépendante, en Espagne, l'éducation laïque avait remplacé le contrôle traditionnel de l'Église sur l'éducation.
À partir de la Guerre Civile espagnole, les tensions entre le mouvement ouvrier australien et les syndicalistes catholiques se sont accrues, et ont conduit à la formation d'un parti travailliste catholique séparé, comme ce fut le cas avec les syndicats.