Navire-prison Cabo Quilates
Repository: Sabino Arana Fundazio, Bilbao, Spain
Type: Prisons
Extent: 1 item
43.29548, -2.99009
En septembre 1936, l'aviation rebelle commença à bombarder avec plus de force la province de Biscaye, en particulier sa capitale Bilbao. En réponse à ces attaques contre la population civile, il y eu deux premiers assauts du navire-prison Cabo Quilates, amarré dans le bassin de Portu, à Barakaldo. Le premier, survenu le 25 septembre 1936, a entraîné l'exécution de 50 prisonniers ; le second, survenu le 2 octobre, et motivé cette fois par le naufrage du destroyer républicain Almirante Ferrándiz, a entraîné la mort de quelques 31 prisonniers.
Néanmoins, les évènements du 4 janvier 1937 ont été le plus grand massacre de prisonniers de l'histoire de Bilbao. Ce jour-là, plus de deux cents détenus dans les prisons de la capitale biscaïenne ont été tués, fusillés pour la plupart, en représailles aux bombardements subis dans la ville.
Vers trois heures de l'après-midi, l'aviation allemande bombarda la capitale biscaïenne qui, depuis la chute de la province voisine de Guipuscoa aux mains des franquistes, était soumise à l'arrivée massive de réfugiés. L'attaque avait pour but de saper le moral de la population, et causa au moins sept morts. Sur la vingtaine d’appareils qui ont harcelé Bilbao, l’aviation républicaine parvient à abattre l’un des « Junker » allemands. Parmi l'équipage de ce bombardier, deux ont réussi à sauter en parachute, l'un d'eux étant intercepté par la population locale et lynché dès qu'il a touché terre. Portant son corps, la foule a manifesté indignée dans plusieurs rues de Bilbao, et peu de temps après a décidé de chercher à se venger sur les prisonniers de droite incarcérés dans plusieurs prisons de la ville. Dans un climat d'hostilité extrême, des civils et des miliciens se sont rassemblés à proximité de la prison provinciale de Larrinaga, ainsi que de la Casa Galera et des couvents des Ángeles Custodios et El Carmelo. Ces derniers étaient tous des centres habilités en tant que prisons par le Gouvernement provisoire d'Euskadi, vu leur proximité avec la prison de Larrinaga, et pour pallier le manque de place de celle-ci face à l'arrivée massive de soldats et d'autres détenus proches du soulèvement militaire. Face à la pression populaire, la garde extérieure finit par faciliter l'entrée des exaltés, donnant ainsi le coup d'envoi aux assauts.
Le bilan final fut de 225 prisonniers tués, 7 à El Carmelo, 54 à la Casa Galera, 56 à Larrinaga et 108 à Los Angeles Custodios.
Cette action a rompu avec la logique du Gouvernement basque de ne pas commettre de représailles politiques contre l'ennemi, ce qui amena Telesforo Monzón, alors conseiller à l'Administration et à la Sécurité citoyenne, à prendre ses responsabilités, faute d’avoir pu empêcher l'assaut.
De son côté, le régime franquiste s'est servi de ces épisodes pour diffuser plus tard un récit sur les maux et les exactions commis par les rouges-séparatistes.
AOM/UB/MJV
AOM