Objets d'Hygiène Personnelle
Repository: Museo Arqueológico Regional de la Comunidad de Madrid, Alcalá de Henares, Spain
Source:
Fond or Collection
Alfredo González-Ruibal, International Brigades Archaeology Project (IBAP), 2014
Repository and Location
Museo Arqueológico de Zaragoza, Zaragoza (Spain)
Date Created: 1937 to 1938
Type: Toiletry
Extent: 1 item
Geographic Region: Mediana de Aragón, Spain
41.44783, -0.7377
Cet ensemble d’objets d’hygiène personnelle, composé d’un peigne à lentes, une brosse à dents et d’un dentifrice, apparut dans un refuge de troupe républicaine (que les soldats appelaient une « baraque ») à Mediana de Aragon (Saragosse). La toilette personnelle était l’une des grandes obsessions des soldats sur le front. En première ligne il résultait très difficile de rester propre : il n’était pas possible de prendre une douche, l’eau manquait presque toujours et il n’y avait pas d’espaces adéquats pour se laver. Le manque d’hygiène était une punition ajoutée à la vie dans les tranchées : à la mauvaise odeur corporelle se rajoutaient les piqûres de puces, les poux et les acariens qui constituaient un authentique cauchemar. Il n’y a pas de témoignage de vétérans qui ne mentionne les parasites, qui en plus d’être une source de gênes, l’étaient aussi de maladies, comme le typhus exanthématique, et la gale. Les soldats de l’un et l’autre camp firent tout leur possible pour se maintenir propres et ces efforts s’observent dans les tranchées : dans celles-ci apparaissent fréquemment des flacons d’eau de Cologne, des peignes, des lentes, des brosses à dents, des bassines de rasage et des miroirs. Le brigadiste nordaméricain Alvah Bessie parle des jeunes recrues républicaines toujours équipées de miroirs, de « savon malodorant », de poudre de talc et « des inévitables bouteilles d’eau de Cologne, sans lesquelles le soldat espagnol, même dans les tranchées de première ligne, se sent incapable d’affronter l’ennemi ». L’obsession pour la propreté n’était pas seulement une question d’hygiène et de santé, elle l’était aussi d’intégrité psychologique. La toilette et le soin de la personne est fondamental dans l’entretien du moi, et plus dans des conditions extrêmes, telles que celles d’une guerre ou d’un camp de concentration.
Dans le cas de Mediana de Aragón, où apparurent les objets qui nous occupent, les fortifications se trouvaient dans une zone inhospitalière, extrêmement sèche et éloignée de lieux habités. Les soldats vivaient dans des grottes excavées dans les collines de gypse et passaient la journée couverts de poussière. Les possibilités de se laver, dans cette région sans sources ni rivières, étaient rares. En plus des objets qui sontmontrés sur la photo, l’on retrouva dans la même barraque des morceaux de miroir et une bassine de faïence utilisée pour se laver et se raser. La structure était la plus grande du secteur et possiblement appartint aux officiers et sous-officiers qui commandaient.
La Guerre Civile fit beaucoup pour généraliser les habitudes hygiéniques parmi les couches populaires, comme cela eut lieu dans d’autres pays avec les guerres mondiales.