Zaldi

Patxi Xabier Lezama Perier, considéré comme l'une des principales figures de la sculpture basque de la seconde moitié du XXe siècle, a créé Zaldi en 1989. 

Né en 1967, Lezama Perier a eu huit ans quand Francisco Franco est mort et, comme il l'explique, grandir sous la dictature franquiste a été une « expérience qui m'a marqué à vie, et qui marquera aussi mon art et ma façon de m'exprimer. J'ai longtemps gardé haut les couleurs de l'art basque et du régionalisme, mettant en œuvre l'art moderne, abstrait et informel pour dénoncer et m'opposer au conservatisme culturel et politique imposé à l'époque par la dictature franquiste. » 

« Zaldi est le résultat d'une sculpture de près d'un mètre et demi de haut sur plus de 25 cm de large qui fait référence aux 2 000 bombardements en 400 jours de la Guerre Civile au Pays Basque, et est aujourd'hui l'illustration parfaite des désastres de la guerre, prenant l'héritage de l'art-dénonciation, une œuvre d'art surréaliste créée en 1989 avec le bois provenant de la dernière restauration du Musée d’Enkarterri réalisée par les architectes Javier Muñoz et Josu Urriolabeitia. Une sculpture au sens profond de l'anthologie et de la critique des arts plastiques de la Guerre Civile à la mort du général Franco qui thématise la dimension internationale du conflit. » 

« Lorsqu'un conflit, qu'il soit guerrier, économique, de révolte sociale ou tous ensemble, prend naissance, l'art réagit immédiatement et devient un miroir de la réalité. Les artistes, solidaires, peuvent transformer l'art en un document historique revendicatif, et à travers la mémoire historique, diffuser l'importance de la tolérance, de la non-violence et des droits de l'homme, réfléchir et promouvoir une culture de paix dans la société. L'œuvre est un symbole de l'engagement pour la paix, la liberté et la coexistence. Zaldi est la Divinité qui prend souvent la forme d'un cheval bleu ; certains génies subalternes prennent sa forme, apparaît dans de nombreuses légendes. La vision de cet animal a été jusqu'à nos jours associée à divers mythes. Ainsi, dans de nombreux récits populaires, des génies ou des personnages mythiques sont représentés en figure de cheval. La fréquentation de cet animal, apprécié de nos ancêtres, détermine certaines formes d'expressions ou de symboles qui articulent sa vie spirituelle. En effet, c'est sous forme de cheval que sont représentés quelques génies souterrains ou des personnages mis en scène dans des récits mythiques du peuple basque. » 

  Dans le monde de Zaldi, qui est surtout un monde mythologique, la bouche s'ouvre dans un cri désespéré. Cette figure souffre dans un espace qui n'est ni intérieur ni extérieur, mais quelque part littéralement inhabitable. Et pourtant, il semble essayer de se poser sur le plancher pour regarder, même s'il n'arrive pas à comprendre, une horreur qui lui échappe de la vulnérabilité. Le geste désespéré de la figure. On voit ce qui se passait en Espagne, la sculpture contient à la fois destruction et renouveau, désespoir et espoir. » 

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