Publicité pour le pistolet automatique Royal modèle “H”
Creator: Beistegui Hermanos S.A.
Source:
Museo de la Industria Armera, Eibar
Date Created: 1931
Type: Advertisement
Extent: 1 item
43.18428, -2.47327
La mobilisation politique et syndicale accrue qui a suivi l'avènement de la Seconde République a fait naître un sentiment d'insécurité dans de larges secteurs de la société, ce qui a conduit à une utilisation croissante des armes à feu. L’augmentation de la demande d’armes à feu a entraîné une prolifération des publicités dans la presse, comme celle que l'on voit sur la photographie, consacrée aux révolvers de marque Royal vendus par Beistegui Hermanos. La tendance de la population à s'armer révèle une méfiance évidente à l’égard des gouvernements républicains, qui ont adopté différentes dispositions et réglementations visant à restreindre l'usage privé des armes, à contrôler leur vente et leur circulation, et à punir leur détention illicite.
Le processus de privatisation de l'ordre public s’est manifesté de diverses manières. L'une des plus significatives est la création de gardes civiques. Parmi les force de gauche, se distingue la force que les socialistes et les républicains improvisent le 14 avril 1931 pour garantir la sécurité à Madrid. La mobilisation armée des civils est en revanche plus fréquente dans le monde conservateur. Les associations de propriétaires terriens et les caciques locaux ont continué à financer des groupes de citoyens armés pour protéger leurs propriétés et aider la Guardia Civil dans les situations de désordre, en particulier après le soulèvement d'octobre 34.
L'utilisation croissante des armes à feu a été favorisée par le fait que les permis de port d’armes étaient accordés gratuitement. Parmi les forces auxiliaires de maintien de l'ordre qui pouvaient en faire la demande, figuraient les gardes municipaux. Au niveau local, lorsqu'un parti accède au pouvoir, il est courant qu'il révoque les policiers précédemment engagés par l'opposition afin de placer sa clientèle. Cette décision entraînait l'annulation des licences gratuites accordées et la distribution de nouvelles licences aux nouveaux gardes, qui n'avaient pas non plus de qualifications professionnelles. En 1934, en plus de cette coutume, le personnel retraité ou de réserve des forces de sécurité de l'État s’est également vu accorder le droit d’utiliser gratuitement ces licences.
Les différents gouvernements républicains se sont montrés plus ou moins conciliants à l’égard de la demande sociale d’armes, en fonction de leur couleur politique. Les cabinets de la deuxième période biennale se sont montrés plus généreux dans l'octroi des permis de port de pistolets et d'armes de chasse demandés par les couches sociales pour leur autoprotection et pour armer les gardes assermentés qui protégeaient leurs biens. Cette politique a été corrigée en 1936 par les gouvernements de centre-gauche, qui ont été plus restrictifs dans leur délivrance. Dans certaines municipalités, cependant, les partis du Front populaire ont organisé des groupes occasionnels de civils armés qui ont aidé les gardes municipaux à procéder à des arrestations illégales et à des perquisitions chez les principaux représentants des entités conservatrices locales.
SVM