Les buts militaires de l’Allemagne et de l’Italie dans la guerre d’Espagne
Creator: Comité mondial contre la guerre et le fascisme
Source:
Archives nationales, France (Fonds Vincent Auriol, 552 AP 22, 2AU15–Dr6)
Date Created: 1938
Type: Pamphlet
Extent: 1 item
La France était une plaque tournante pour l’établissement de réseaux transnationaux servant à mobiliser l’opinion et recruter des renforts pour les républicains espagnols. La principale organisation conçue à cet effet était le Comité mondial contre la guerre et le fascisme (CM), une organisation née de la fusion du Congrès mondial contre la guerre (1932) et de l’Union européenne des travailleurs antifascistes (1933) au congrès dit d’Amsterdam-Pleyel d’août 1933.
Basé à Paris, le CM avait pour fonction d’assister l’Internationale communiste – aussi connue sous le nom de Komintern. L’organisation était dominée par des Français, dont le célèbre ancien combattant de la Première Guerre mondiale et écrivain pacifiste Henri Barbusse, qui y siégea comme co-président jusqu’à sa mort en 1936. Quoique Barbusse bénéficiât du soutien du régime stalinien, l’organisation avait pour tâche d’organiser le recrutement d’éléments non-communistes avec l’aide d’un réseau cosmopolite intellectuels, de politiciens et de pacifistes de renom. Dans ce contexte tourmenté, le CM s’engagea d’emblée dans la mobilisation de sympathisants de gauche, comme contre l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste en 1935.
L’organisation fit aussi montre d’une grande réactivité dès le début de la guerre d’Espagne. À Paris, en août 1936, le CM créa le Comité international de coordination et d’information pour l’aide à l’Espagne républicaine (CICAER), dont la fonction consistait à organiser l’assistance médicale, l’envoi de vivres et le soutien aux enfants et aux réfugiés. Ce comité devait par conséquent coordonner ses efforts avec des organisations basées au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Argentine et ailleurs.
Le CM consacrait aussi énormément d’énergie et de ressources à sensibiliser l’opinion publique à la cause des républicains. Le pamphlet de 1938 dont la couverture est représentée ci-contre est un bon exemple des techniques de communication auxquelles recourait cette organisation. De fait, l’illustration met en avant l’hostilité des nationalistes envers la France, ainsi que la menace que présentaient pour l’équilibre international les affinités des Franquistes avec l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie.
Les idées propagées par le CM correspondaient à la stratégie antifasciste du Front populaire promue par les Partis communistes français, espagnols et autres – avec le soutien de l’Union soviétique – durant les années 1930. Néanmoins, les travaux universitaires les plus récents tendent à nuancer la grille narrative selon laquelle des organisations de ce type n’auraient été que des instruments de politique étrangère à la solde de l’URSS. En fait, les activités du CM reflétaient les opinions de divers militants pro-républicains.
SK