« Le destin des femmes combattantes : sur les chemins de l’abnégation et de la lutte »
Source:
Arena (weekly magazine published in Zagreb, Croatia, at the time SFRY)
Date Created: 1973-04-27
Type: Magazines
Extent: 1 item
45.8131, 15.97728
La presse socialiste yougoslave a fréquemment publié des articles sur les volontaires de la Guerre Civile espagnole, qui ont été intégrés dans le cadre plus large de la lutte populaire de libération, le nom officiel du mouvement de résistance des Partisans pendant la Seconde Guerre mondiale. Des dizaines de milliers de femmes ont pris part à ce conflit, parfois en tant que soldats de première ligne, mais aussi à de nombreux autres postes cruciaux, et ont joué un rôle important dans la modernisation et la reconstruction de la Yougoslavie d'après-guerre. Lors de la Guerre Civile espagnole, seize femmes figuraient parmi les volontaires yougoslaves. Trois d'entre elles étaient médecins et deux infirmières, tandis que les six autres étaient ouvrières, deux étudiantes, une employée de bureau et les deux dernières sans profession. Lors de leur séjour en Espagne, la plus âgée avait 43 ans, alors que les trois plus jeunes n'avaient que 22 ans.
La plupart des femmes volontaires sont allées en Espagne en 1937, venant soit du territoire du Royaume de Yougoslavie, soit de pays tels que l'Algérie, la Belgique, la Tchécoslovaquie, la France et l'Uruguay. Certaines d'entre elles avaient participé activement au mouvement ouvrier ou avaient même été membres du Parti communiste de Yougoslavie avant de partir pour l'Espagne. Avant d'arriver en Espagne, elles ont suivi un cours de premiers secours pour celles sans formation médicale. Quinze d'entre elles ont travaillé pour le Corps médical des Brigades Internationales dans des hôpitaux situés à Murcie, Albacete, Benicàssim, Dénia, Madrigeras, Vic et dans d'autres localités. En plus de la tâche principale consistant à soigner les soldats blessés et malades, les volontaires ont participé à des cours de formation et organisé des cercles de lecture, des conférences, des spectacles et des chorales pour les soldats républicains blessés. Nombre d'entre elles ont assumé des tâches supplémentaires, comme le médecin Dobrila Mezić-Šiljak, qui dirigeait également une section pour enfants à l'hôpital de Dénia. Les femmes volontaires et les autres volontaires yougoslaves se rencontraient fréquemment dans les hôpitaux, surtout lorsque les Brigades internationales enregistraient un nombre élevé de victimes. D'après les mémoires, ces rencontres étaient remplies de souvenirs de travail en commun avant la guerre, de transmission d'informations sur la situation en Espagne et en Yougoslavie, et d'encouragements aux soldats avant qu'ils ne retournent au front.
L'article du magazine hebdomadaire Arena de Zagreb est consacré à Adela Bohunički, qui a travaillé comme médecin à Murcie pendant la Guerre Civile espagnole, et s’est retrouvée en Slovaquie avec le mouvement de résistance après avoir été expulsée de Yougoslavie. L'article ne mentionne pas qu'elle a été emprisonnée pendant plusieurs années, notamment dans la tristement célèbre prison de Goli Otok, après la rupture entre Tito et Staline en 1948, bien qu’elle ait finalement été réhabilitée et qu’elle ait eu une carrière médicale réussie jusqu'à sa mort en 1978.
VJ