Dossier d’épuration de la Députation de Biscaye
Creator: Diputación Foral de Bizkaia/Bizkaiko Foru Aldundia
Repository: Archivo Histórico Foral de Bizkaia/Bizkaiko Foru Agiritegi Historikoa
Date Created: 1936
Type: Government files
Extent: 1 item
43.263, -2.935
L'une des principales actions des insurgés pendant la Guerre Civile et la dictature franquiste qui a suivi a été la répression exercée systématiquement contre tout individu considéré comme “opposé au mouvement national” ou “ennemi de l'Espagne». La répression franquiste, qui a commencé dès le 18 juillet, a pris des formes différentes et a répondu aux besoins des putschistes selon le moment. La plus connue est la répression physique on peut y trouver l'assassinat sans procès ou avec une simulation de procès, la prison, les agressions physiques, les humiliations à l'huile de ricin, la tonte de cheveux de femmes ou encore l'exil. En outre, ils ont également pratiqué une répression économique, avec saisie de biens, et une répression administrative: l’épuration du travail.
L'épuration a été un processus de nature politique, visant à éliminer de l'Administration tous les individus qui pouvaient être jugés comme des «opposants». C'était aussi un exercice d'autoritarisme de la part des insurgés, qui, à travers une «justice à l'envers», dépourvue de bases juridiques solides et exécutée par des autorités dénuées de légitimité politique, a enquêté et réprimé des milliers de personnes qui étaient restées fidèles à la IIe République et aux autorités démocratiques.
Les autorités franquistes créèrent un nouvel État, pour lequel seuls les «adhérents» à ses postulats pouvaient travailler, après enquête et vérification de la fidélité de tous les travailleurs et travailleuses du secteur public.
L'épuration franquiste s'est étendue à tous les travailleurs dépendant de l'État, comme la Garde civile, le Corps les carabiniers, les Douanes, les Postes et Télégraphes, l'enseignement et les employés des ministères. Les employé(e)s des Gouvernements provinciaux ont également subi ce processus, de même que tous ceux qui dépendaient des mairies.
Les processus d'épuration ont été dotés d'une certaine «réglementation légale» pendant la guerre: comme le décret 108 du Conseil de la défense nationale, du 13 septembre 1936 ; le décret 93 du Conseil technique de l'État, du 3 décembre 1936 ; ou la Loi d'Épuration des fonctionnaires du 10 février 1939.
En ce qui concerne les opérations d’épurations menées en Alava, Guipuscoa et Biscaye, nous avons identifié à ce jour un total 15.105 employé(e)s qui ont été victimes de purges par les nouvelles autorités franquistes, et des milliers d’entre eux démis(e)s de leurs fonctions, sanctionné(e)s ou dégradé(e)s.
Les purges pratiquées par les franquistes en Biscaye ont été analysées en détail, et grâce à cela nous savons que parmi le personnel municipal au moins 2050 travailleur(e)s et travailleuses ont été licenciés, soit 52,63%; 507 autres, soit 13,02%, sanctionné(e)s de différentes peines, tandis que 1092 soit 28,04%, ont été reconduit(e)s dans leurs fonctions sans aucune sanction. L'une des municipalités avec les plus de destitué(e)s est Bilbao, avec 58,57 % de travailleurs expulsés. En ce qui concerne le Gouvernement de Biscaye, 497 employé(e)s soit 42,05 % de son personnel, ont été expulsé(e)s à la suite des purges.
AI