Marmite avec Graffiti
Repository: Museo de Abánades, Abánades, Spain
Creator: Of the graffiti: Armando Stellani
Repository: Ismael Gallego Puchol, 2021
Date Created: 1937 to 1939
Type: Military equipment, Graffiti
Extent: 1 item
Geographic Region: Abánades, Spain
40.89294, -2.48531
L’équipement pour la popote (marmite et gamelle) était un élément inséparable du soldat. Chacun avait le sien et l’emmenait là où il allait. Faits en aluminium, ce qui les rendait légers, ils disposaient d’anses mobiles pour leur transport. Sur les photographies de la guerre il est commun de voir les soldats avec leur assiette de repas suspendue au ceinturon ou aux sangles. La marmite de la photographie a la particularité d’être personnalisée : son propriétaire y a buriné son prénom et son nom : Armando Stellani, un combattant italien.
L’histoire de Stellani a pu se reconstituer. Né en Palestrina en 1914 il participa à la Guerre Civile avec le Corpo Truppe Volontarie que Mussolini envoya en appui des rebelles. Il survécut et participa à la Seconde Guerre Mondiale, de laquelle également il en sortit en vie.Armando Sellanti travaillait dans le café que tenait son père en Palestrina, et alternait son emploi avec la peinture et la sculpture, habiletés qui expliquent peut-être l’inscription sur la marmite. Il est décédé en 2005, à 90 ans. La gamelle était en possession d’un voisin de la localité de Abanades (Guadalajara), qui l’employait pour faire du plâtre. Nous ignorons comment elle arriva dans ses mains, mais nous pouvons comprendre le contexte général. Les forces italiennes eurent une présence importante à Guadalajara. Dans cette bataille (8-23 mars 1937) ils souffrirent une grande défaite, qui se solda avec des milliers de morts et la perte d’énormes quantités de matériel.
D’un autre côté, nous savons que les troupes italiennes et espagnoles interchangèrent du matériel. Dans les excavations archéologiques àAbanades l’on a découvert des casques, des lunettes de moto et des fusées éclairantes de provenance italienne dans des positions occupées par des troupes espagnoles. Dans le roman Cuerpo a Tierra de Ricardo Fernández de la Reguera, situé à Guadalajara pendant la Guerre Civile, l’on parle de ces interchanges :
« Ils vécurent plusieurs jours avec les Italiens qu’ils allaient relever. Ils sympathisèrent immédiatement. Les Italiens étaient cordiaux, généreux et quelque peu ingénus. Ils s’enthousiasmaient avec les objets les plus insolites. Comme ils avaient trop d’équipement, il se fit des trocs fantastiques. Pour un briquet à mèche, une blague à tabac crasseuse ou une quelconque babiole ils échangeaient des pantalons, une vareuse, une capote, des bottes, les bonnets… Ou ils disparaissaient à la moindre inattention dans les mains rapaces des Espagnols. Le bataillon d’Augusto (le protagoniste) se métamorphosa. Il portait des tenues hétérogènes de vêtements espagnols et italiens. »