Les Bombardements Fascistes Italiens de Barcelone
Repository: Gerardo María Thomás Sabater Personal Collection, Palma, Spain
Date Created: 1938-03
Type: Photograph
Extent: 1 item
Geographic Region: Palma, Spain
39.5813, 2.70918
La photographie montre une escadrille de bombardiers Savoia-Marchetti S.M.79 (« Sparviero ») qui se dirige vers la ville de Barcelone en mission de bombardement, après son décollage de sa base sur l’ile de Majorque, le Comando Aviazione Legionaria delle Baleari. Ces bombardiers et avions cargo de la Regia Aeronautica italiana, avec d’autres du type SM.81 (« Pipistrello ») et des chasseurs Fiat CR.32, furent envoyés par Mussolini après que Franco les sollicita au début du soulèvement militaire. Ils s’intégreraient dans un corps fasciste italien, l’Aviazione Legionaria, composée autant de bombardiers, que de chasseurs, hydravions, avions cargo et de reconnaissance. Mussolini envoya également d’autres appareils pour la propre Aviación Nacional franquiste. Au total l’Italie envoya à l’Espagne « Nationale » un nombre total d’avions proche de 800.
Les bombardements de Barcelone du 16 au 18 mars 1938 sont passés à l’histoire comme parmi les plus brutaux réalisés par l’aviation franquiste au cours de la Guerre Civile. Ils ont été réalisés après celui de Guernika du 26 avril 1937, et seraient prolongés par d’autres tout aussi mortifères pour la population civile d’Alicante et de Granollers en mai 1938. Ceux de Barcelone furent ordonnés personnellement par Mussolini au général italien Velardi. Ils consistèrent en douze incursions pendant lesquelles cinquante tonnes de bombes furent lancées qui provoquèrent 979 morts, dont des enfants, et 1.500 blessés, ainsi qu’un total de 273 édifices endommagés ou détruits.
La tactique employée fut celle d’une attaque en continu avec l’objectif de créer la terreur parmi la population civile. Bien que pouvant compter sur un réseau de 1322 refuges antiaériens, de même que l’utilisation à cette fin du réseau du métro de la ville, pratique qui serait copiée par Londres pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’effet des bombardements sur la population fut très important. Fruit du hasard, une bombe tomba sur un camion de l’Armée Populaire qui transportait de la dynamite, ce qui provoqua la destruction d’une partie du centre-ville. Produit de la panique créée, les jours suivants se produisit un exode de barcelonais laissant la ville.
La brutalité de cette attaque, dirigée exclusivement contre des objectifs civils, provoqua des protestations officielles aux tats-Unis, en France, au Royaume-Uni et au Vatican entre autres pays. Préoccupé par cette réaction, Franco ordonna l’arrêt des attaques sous commandement italien, mais seulement pour peu de temps, et déjà le mois de mai suivant l’Aviazione Legionaria attaqua Alicante, provoquant près de 400 morts, et Granollers avec plus de 200 morts ; cela parmi beaucoup d’autres objectifs sur tous les fronts de guerre, avec une attention spéciale à la côte méditerranéenne.
Au total, Barcelone pendant la Guerre Civile, fut attaquée plus de 400 fois, avec 240 raids, qui tuèrent plus de 2.750 personnes, blessèrent plus de 7.000 et détruisirent 6.000 édifices. Elle fut également bombardée par la mer depuis des navires de guerre franquistes et italiens.