Une Infirmière Afro-Amèricaine Avec la République
Repository: Robert D. Farber University Archive and Special Collections, Brandeis University, Waltham, Massachusetts, USA
Creator: Kea, Salaria
Contributor: Negro Committee to Aid Spain
Repository: Spanish Civil War Periodical Collection
Source:
Reference Code
Series 211
Date Created: 1938
Type: Libros
Extent: 1 item
Geographic Region: New York City
40.71273, -74.00602
La brochure Une infirmière noire dans l’Espagne républicaine fut écritepar Salaria Kea, la seule infirmière afro-américaine qui fit partie de l’American Medical Bureau.
Née à Millidgeville (Georgia) en juillet 1911, Kea grandit à Akron (Ohio). Après sa formation dans l’École d’Infirmières de Harlem, elle travailla dans deux parmi les quelques hôpitaux de la ville de New York qui employaient des infirmières noires. Kea répondit à l’invasion italienne en Éthiopie en 1935 en collectant des fonds pour des fournitures médicales, et essaya même de se porter volontaire. Aider la République espagnole fut la suite d’un antifascisme qui, comme pour beaucoup d’afro-américains, commença en Éthiopie.
Après son arrivée en Espagne en avril 1937, Kea travailla dans l’Hôpital Américain N.1 de Saelices (Cuenca) et plusieurs autres. Après être blessée lors d’un attentat à la bombe à Barcelone et être diagnostiquée avec une dysenterie amibienne, elle fut envoyée de retour aux États-Unis. Là-bas, Kea réalisa des tournées de conférences pour obtenir de l’appui pour la cause républicaine.
Kea ne fut pas la seule afro-américaine qui servit en Espagne. La Brigade Abraham Lincoln fut la première unité militaire intégrée de l’histoire des États-Unis, avec quelques 90 membres noirs, dont un de ses commandants, Oliver Law.
D’autres femmes afro-américaines, comme la travailleuse sociale Thyra Edwards, allèrent en Espagne avec d’autres propos. En plus d’étudier les colonies infantiles, Edwards écrivit des articles pour l’agence Associated Negro Press sur les expériences de guerre des femmes et des enfants. De retour aux États-Unis, elle organisa une tournée de vingt-et-une villes pour collecter des fonds pour l’achat et l’envoi d’une ambulance en Espagne, qui la présentait elle ainsi que Salaria Kea. Son pamphlet, The Negro Ambulance Fund, dénonçait le fascisme comme une menace pour les femmes : « Mussolini et Hitler ont établi que les femmes ont une fonction exclusive : concevoir des soldats pour l’État ».
Edwards fit partie de la vaste mobilisation de la société civile noire en appui de la cause républicaine. Celle-ci comprenait depuis des églises, YMCA et des organisations juvéniles, jusqu’à la National Association for the Advancement of Colored People. Les journaux afro-américains prêtèrent beaucoup d’attention au conflit, et le Baltimore Afro-Americanenvoya le poète Langston Hughes comme correspondant pour écrirespécifiquement sur les afro-américains qui servaient dans les Brigades Internationales et ses articles furent réimprimés dans d’autres revues noires.
A Negro Nurse in Republican Spain fut publié par le « Negro Committee to Aid Spain », dont la direction comprenait des figures comme l’acteur et chanteur Paul Robeson, l’écrivain Richard Wright et les activistes de droits civils Mary McLeod Bethune et A. Philip Randolph. La tournée en ambulance de Kea et Edwards s’organisa sous ses auspices. De même que pour d’autres afro-américians, l’intérêt du « Negro Committee to Aid Spain » se poursuivit après la fin de la guerre, en se consacrant à la collecte des fonds pour les réfugiés républicains espagnols.
L’histoire de Salaria Kea nous permet de visualiser sous quellesformes des personnes du monde entier, dans ce cas des afro-américaines, comprirent la Guerre Civile espagnole. Kea établit la connexion directe entre le conflit en Espagne et les luttes des afro-américains aux États-Unis. Beaucoup d’autres, comme Eluard Luchelle McDaniels de la Brigade Lincoln, la virent de la même manière : « J’ai vu que les envahisseurs de l’Espagne étaient les mêmes personnes contre lesquelles j’ai lutté toute ma vie. J’ai vu des lynchages et des famines, et je connais les ennemis de mon peuple. »