Ginés de Albareda en Colombie
Source:
Hemeroteca, Biblioteca Nacional, Bogotá
Date Created: 1938
Extent: 1 item
4.65338, -74.08363
En septembre 1937, le poète espagnol Ginés de Albareda est arrivé à Barranquilla en tant qu'envoyé franquiste officieux pour diffuser de la propagande pro-nationaliste. Il devient alors une figure importante pour de nombreux secteurs de droite qui voient en lui l'incarnation des liens étroits entre le conservatisme colombien et l'Espagne traditionnelle. Avant même qu’il n’ait mis le pied dans le pays, la Chambre des représentants adopte une motion déclarant l’envoyé « persona non grata », car il représente un régime non reconnu par le gouvernement national. Le jour de son arrivée, des hommes et des femmes des secteurs de droite de la colonie espagnole et de la société de Barranquilla l'attendaient au port, tandis que les travailleurs locaux organisaient une manifestation sur la Plaza Bolívar pour protester contre la présence d'un représentant franquiste dans leur ville.
Ce contraste entre les réactions colombiennes de droite et de gauche a caractérisé le séjour d'Albareda dans le pays, qui n'a pas été exempt de controverses. Le 24 septembre, lors d’une des conférences organisées par l’envoyé pour la promotion de la cause nationaliste, trois personnes ont été blessées et une autre est décédée lors d’une violente confrontation entre les participants et les membres de la société de Barranquilla qui protestaient à l'extérieur de l'événement. Cet incident a provoqué un débat à la Chambre des représentants sur les activités des étrangers en Colombie. En janvier 1938, Albareda se rend à Bogota et préside l'inauguration d'un centre nationaliste espagnol dans la ville. L'archevêque de Bogotá, Juan Manuel González Arbeláez, assiste à la cérémonie d'ouverture et bénit publiquement le lieu et la cause franquiste. Le leader conservateur Laureano Gómez a également fait une apparition et, à la demande de la communauté espagnole, a prononcé le discours d'ouverture.
Albareda a également lancé une campagne de collecte de fonds pour les troupes nationalistes, qui visait à envoyer du café colombien aux soldats espagnols et des ornements religieux aux prêtres. Au total, les initiatives d'aide à l'Espagne nationaliste ont permis de recueillir environ 14 500 pesos colombiens (environ 180 000 dollars américains aujourd'hui). Il a également supervisé la centralisation des sections locales de la Falange Española Tradicionalista y de las JONS, en nommant Antonio Valverde Gil délégué provincial du parti franquiste en Colombie et en désignant le Centre nationaliste espagnol comme siège des Phalangistes. Ce groupe visait à établir des relations officieuses entre les Colombiens de droite et l'Espagne nationaliste avant même que cette dernière ne remporte la Guerre Civile. À partir d’avril 1939, après la reconnaissance du régime de Franco par la Colombie, ils ont également cherché à promouvoir une coopération économique et culturelle plus étroite entre les deux pays.
CE