Numéro spécial d'El Siglo consacré à la Guerre Civile espagnole
Source:
Hemeroteca, Biblioteca Nacional, Bogotá
Date Created: 1936-11-08
Extent: 1 item
4.65338, -74.08363
El Siglo est le journal du leader conservateur Laureano Gómez, qui a lancé la publication en février 1936 pour s'opposer au programme réformiste du président López. Il devient ainsi le journal officiel du Parti conservateur qui, depuis 1935, mène une politique d'abstention électorale et n'a pas d'autre tribune publique pour critiquer le Gouvernement libéral. Lorsque la Guerre Civile espagnole éclate en juillet 1936, les conservateurs soutiennent immédiatement les militaires insurgés qui, selon eux, se battent pour préserver les mêmes valeurs « hispaniques » que celles qu'ils défendent en Colombie. En revanche, ils attaquent l'administration López pour son adhésion publique au Front populaire espagnol et affirment que ce soutien prouve que le dirigeant libéral tente d'instiller le communisme dans son pays. Toutes ces idées ont été régulièrement exprimées dans divers éditoriaux, articles d’opinion et commentaires publiés dans El Siglo de juillet 1936 à avril 1939.
Le 8 novembre 1936, El Siglo annonce en première page que les nationalistes espagnols ont pris Madrid. Croyant que la Guerre Civile était terminée, les conservateurs de tout le pays ont célébré la nouvelle par des fêtes de rue, des défilés et des cérémonies religieuses. D'autres membres de la société n'étaient pas aussi heureux. Un communiste de l'ouest de la Colombie se serait suicidé après avoir appris la défaite de la République espagnole. En fin de compte, les célébrations se sont avérées prématurées. Madrid résiste et le conflit se poursuit pendant deux ans et demi. Cependant, cet incident met en lumière l'importance de l'Espagne pour de nombreux groupes et individus en Colombie. Les conservateurs ont célébré la victoire supposée des nationalistes comme la leur car, pour eux, elle prouvait que les gouvernements d’influence communiste ne pouvaient pas l’emporter dans une nation hispanique. À l’inverse, ceux qui voyaient dans la République espagnole un modèle de démocratie et de progrès ont soudain vu le sort de leurs aspirations nationales incertain.
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