La Révolution russe : ses actes et ses hommes (1918)
Creator: Izquierdo Durán, José
Source:
Biblioteca personal del autor
Date Created: 1918
Extent: 1 item
40.4167, -3.70358
En 1918, Ezequiel Endériz (1889-1951), journaliste à El Liberal, publie le livre La Revolución Rusa : Sus hechos y sus hombres, (La Révolution russe, ses actes et ses hommes), un récit des événements survenus en Russie l'année précédente, dont la couverture a été illustrée par le dessinateur José Izquierdo Durán (1890-1939). La guerre civile et la persécution franquiste mettront fin à la vie des deux hommes vingt ans plus tard: Endériz s’exile en France en 1939, d'où il ne reviendra jamais, et Izquierdo meurt à la prison Porlier de Madrid la même année.
La chronique d'Endériz, qui ne couvrait que la révolution de février, était dépassée par le maelström révolutionnaire d'octobre. Mais Izquierdo a bien capté dans son illustration une image emblématique et durable de ce tremblement de terre qui a secoué le monde, représentant le pire cauchemar des gens d'ordre : l'archétype du révolutionnaire armé. Pendant des décennies, ses traits survolèrent l'Europe tels qu’Izquierdo les a dépeints, apparaissant dans les journaux, les dessins, les bandes dessinées et les romans : chemise rouge, fusil à la main ou en bandoulière, barbe sauvage, cheveux ébouriffés, regard féroce et assoiffé de sang...
Soixante-dix ans après la publication du Manifeste communiste par Marx et Engels, il est désormais certain que le spectre du communisme hante l’Europe, incarné par un révolutionnaire féroce, prêt à tout détruire sur son passage. Nourri d'images venues de Russie, il s’abreuve aussi à un imaginaire bien enraciné dans le siècle précédent : les garibaldiens avec leurs chemises rouges, les communards parisiens, les internationales ouvrières, l'anarchisme, les soulèvements paysans à répétition...
Les révolutionnaires ont montré qu'il était possible de renverser l'ordre politique et social issu des révolutions libérales. De plus, ils ont une vocation internationaliste déclarée qui dépasse la simple rhétorique. En 1919, ils parviennent à proclamer des républiques soviétiques en Hongrie et en Bavière, mais celles-ci sont rapidement réprimées.
Lorsque la fin de la Grande Guerre et la reconversion des économies engagées dans l'effort de guerre ont provoqué une vague de mobilisations ouvrières dans toute l'Europe, les conservateurs ont craint que ces agitations ne soient que le prélude à une grande hécatombe révolutionnaire. C'est pourquoi ces étapes conflictuelles ont reçu dans de nombreux pays des noms inspirés de la révolution russe. En Italie, par exemple, ils sont appelées “Biennale rouge” et en Espagne “Triennat bolchevique”. Rouges et bolcheviks troubleront le sommeil de nombreux citoyens européens jusqu'à une époque avancée du XXe siècle...
MML