Mémorial du camp d'Argelès
Début 1939... l'avancée des troupes putschistes pousse des centaines de milliers de personnes, ainsi qu'une grande partie de l'armée de la République, vers le nord-est du pays et la côte méditerranéenne. Après la chute de Barcelone et du front de Catalogne, près d'un demi-million de personnes franchissent en quelques jours la frontière pyrénéenne, pour échapper aux bombardements, à la répression des troupes franquistes et aux persécutions politiques. On appelle cet exode la Retirada. En France, les réfugiés espéraient trouver une terre d'asile. Ce qu'ils trouvent, c’est l'enfermement, le froid, la faim... et la grande désolation de ce qui sera, pour beaucoup, « la douleur infinie de l'exil »...
Dans le village côtier d'Argelès-sur-Mer, le premier «camp de concentration» (selon les termes du gouvernement de l'époque) est installé à la hâte. Il s'agit du premier et du plus grand d'entre eux, où transitent quelque 120 000 réfugiés en provenance d'Espagne dès le début de l’année 1939. Sur la plage même, des femmes, des hommes et des enfants vont souffrir, derrière des barbelés, des conditions de vie épouvantables sous la vigilance des autorités militaires et policières françaises. Le camp est finalement fermé et démantelé définitivement fin 1942 par les autorités d'occupation nazies.
Pendant de nombreuses années, il y eut sur la plage un vide aussi grand que le silence qui recouvrait cette histoire et cette mémoire. Non seulement à Argelès-sur-Mer, mais aussi dans toute la France et en Espagne, jusqu'à ce que le conseil municipal d'Argelès-sur-Mer décide de lever le voile du silence sur cette mémoire cachée.
Commence alors un travail de récupération de la mémoire du camp d'Argelès-sur-Mer, et de son lien avec l'exil républicain espagnol et l'internement des réfugiés. Pionnière dans ce travail de mémoire, il s'agissait pour la commune de se confronter à cette réalité historique et de la transmettre. Il a été réhabilité (1999) un «parcours de la mémoire» à travers des lieux de «mémoire» (Monolithe sur la plage, Cimetière des Espagnols, Plaque Nord), pour aboutir à la création d'un Mémorial du Camp d'Argelès (2014) qui touche un public de plus en plus nombreux, 15 000 personnes par an. Au fil des années, de nombreux évènements commémoratifs ont lieu chaque année, des rencontres et des débats, des expositions temporaires (au moins deux par an), des marches de la Mémoire, des actions de sensibilisation auprès des écoliers et des étudiants, ainsi que notre positionnement en tant que centre de ressources et de collecte de la Mémoire. En collaboration avec l’association FFREEE (Fils et Filles de Républicains Espagnols et Enfants de l’Exode) partenaire du Mémorial.
Site Web :
https://www.memorial-argeles.eu/fr/
OA