Dessin du Camp de Travail d'Ogern
Creator: Clop, Lluís
Type: Drawing
Extent: 1 item
42.02352, 1.34078
Après l'échec du coup d'État et le déclenchement de la Guerre Civile, des secteurs de la population en Catalogne affiliés à des partis politiques et à des syndicats ont tenté de mener une révolution pour changer la société, en profitant du moment où la Généralité avait perdu le contrôle de l'ordre public. Pour y parvenir, il fallait détruire la propriété, éliminer la religion, brûler les papiers où l'information du passé était préservée (archives notariales, archives judiciaires, etc.) et les bâtiments qui représentaient le pouvoir, comme les religieux. Ils voulaient aussi éliminer physiquement ceux qu'ils considéraient comme des ennemis de classe, religieux ou idéologiques.
Cela a conduit à la mort de nombreuses personnes de l'arrière-garde républicaine, des hommes et des femmes (beaucoup de religieux) qui ont été assassinés sans procès et enterrés dans les « cimetières clandestins » de l'époque, ou bien ont été jugés par ceux qu'on a appelés les « Tribunaux populaires », des types de tribunaux qui ont été constitués en marge de la législation en vigueur et dont les composantes étaient généralement des personnes d'origine populaire sans connaissance préalable de lois, imposant des peines très sévères. La période la plus dure de cette violence sans contrôle de la part des autorités s'est déroulée entre juillet et décembre 1936.
À partir du mois de mai 1937, cette violence s'est considérablement réduite, lorsque le Gouvernement de la République a assumé la garantie du contrôle de l'ordre public que la Généralité avait été incapable de contrôler de manière complète, réduisant ses compétences et assumant également le Département de la défense. Dans ces nouvelles circonstances, ceux qui se considéraient comme anti-révolutionnaires continuaient d'être persécutés, mais on prétendait les juger et les punir selon les lois de la République. Le 26 décembre 1936, des «camps de travail» ont été créés sur ordre de l'un des dirigeants les plus éminents de la CNT-FAI, Joan Garcia Oliver, alors ministre de la Justice, où iraient les condamnés par les tribunaux militaires ou révolutionnaires avec des peines supérieures à six mois et un jour. Le premier projet a été créé à Totana (province de Murcie). En Catalogne, ils furent installés au printemps 1938. Il y a eu jusqu'à six camps, tous contrôlés par le Service d'Investigation Militaire (SIM), l'agence de renseignement et de sécurité de la République.
C'est aussi à partir du mois de mai 1938 que la Généralité de Catalogne a créé un tribunal spécial avec trois juges initialement, pour enquêter et poursuivre les excès violents des premiers mois de la guerre en Catalogne. Les dirigeants catalans voulaient que l'on visualise que les crimes survenus dans les premiers mois de la guerre seraient poursuivis et punis. Jusqu'à fin 1938, de nombreuses personnes accusées d'avoir participé à ces crimes ont été arrêtées et plus de 2000 restes osseux de différents cimetières clandestins ont été exhumés dans toute la Catalogne.
QSB