Manifestation de solidarité en appui à la République espagnole
Repository: Sozialarchiv Zürich
Source:
Source
Sozialarchiv Zürich, SozArch F 5031-Fb-0544
Date
1936-1939
VSCW contributor: LCS
Date Created: 1936
Type: Manifestations
Extent: 1 item
46.79856, 8.23197
La photo montre un groupe de manifestants tenant une pancarte où l'on peut lire « Pour le combat de la République espagnole pour la liberté » devant, et derrière une autre affiche sur laquelle on peut lire « Dehors avec les faux agents ». La manifestation et les pancartes montrent la campagne pro-République des partis de gauche en Suisse depuis le début de la Guerre Civile.
La Guerre Civile espagnole a conduit à une polarisation en Suisse qui a chevauché des tendances convergentes et a pris des traits caractéristiques d'un affrontement politique fort, avant le début de l'exposition nationale («Landesausstellung») en mai 1939. Le conflit a donc eu un impact majeur en Suisse, mais aussi dans d'autres pays européens, et il a pu mobiliser tous les groupes politiques. Dès le début, il a été perçu comme un conflit idéologique d'importance fondamentale et chargé de symbolisme. Alors que les cercles catholiques, mais aussi une partie de la droite bourgeoise en général y voyaient une lutte juste contre le communisme et en faveur de « l'Occident chrétien », et éprouvaient une grande sympathie pour les nationalistes révoltés, notamment pour Franco, la gauche considérait la Guerre Civile comme une lutte du fascisme mondial contre l'existence des démocraties et parlait d'une « guerre d'indépendance » et d'une « lutte pour la liberté » de la part de la République espagnole.
Le mouvement de solidarité avec la République commença à se former dans plusieurs villes suisses à la fin de juillet 1936, favorisant une politique de solidarité prometteuse et réunissant en outre un nombre considérable d'intellectuels. Plusieurs organisations de gauche se sont mobilisées pour soutenir la République espagnole. Le mouvement de solidarité a reçu le soutien moral de l'Association des Librepenseurs de Suisse et du Comité Suisse pour la Liberté, une association informelle d'intellectuels, qui s'était déjà prononcée en faveur des sanctions contre l'Italie pour son invasion de l’Éthiopie en 1935.
Malgré la politique de neutralité proclamée, les sympathies pour les insurgés au Conseil fédéral étaient claires. Dans un contexte d'anticommunisme et d'antisocialisme notoires, et en tenant compte des intérêts économiques de la Suisse, un rapprochement avec Franco a eu lieu peu après le déclenchement de la guerre civile et, dès août 1937, la reconnaissance de facto du gouvernement nationaliste espagnol, ce qui a permis au Conseil fédéral d'espérer sauver les biens menacés sur le territoire républicain. Quand au printemps 1939, Barcelone d'abord, puis toute la Catalogne tombèrent aux mains des nationalistes, le Conseil fédéral n’attendit pas trop : le 14 février, plusieurs semaines avant la fin de la guerre civile, la Suisse devint la première démocratie à reconnaître officiellement le Gouvernement de Franco et rompit toutes les relations avec le Gouvernement républicain.
LCS