Monument aux morts de la bataille de Matxitxako
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Le monument reproduit ici, situé tout près du cap où s'est déroulée la bataille de Machicaco, a été érigé en mars 2007, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de la bataille. Ce fut une bataille inégale, peu importante militairement, mais beaucoup dans l’aspect symbolique, du moins pour les Basques.
En octobre 1936, le nouveau gouvernement autonome basque créa la Marine auxiliaire d'Euskadi, en armant six morutiers avec des canons. Plusieurs navires mineurs ont également été armés et ont servi à d'autres tâches comme le déminage. En tout état de cause, aucun de ces navires ne pouvait faire face à des unités de guerre. Leurs équipages ne manquaient pas de courage, mais les moyens faisaient défaut, comme on le verra lors de la bataille du Cap Machichaco qui eut lieu le 5 mars 1937 à quelques miles nautiques de la côte biscaïenne.
Le 4 mars, le croiseur lourd rebelle Canarias reçut l'ordre d'intercepter un petit convoi composé d'un navire marchand Galdames, en provenance du port français de Bayonne, qui était escorté par le destroyer républicain José Luís Diez et quatre morutiers armés ou bous : Bizkaia, Donostia, Gipuzkoa et Nabarra. Les commandants de ces unités étaient des vétérans de la marine marchande. En apercevant le croiseur, les marins républicains décidèrent de s'approcher de la côte dans l'espoir que celui-ci soit exposé aux batteries de terre. Le Gipuzkoa fut touché, mais au lieu de tenter de se retirer, il répondit au feu du Canarias, et quelques impacts causèrent des dégâts mineurs. En s'enfuyant vers le port de Portugalete, le Canarias le suivit, mais à son tour, il commença à recevoir des tirs des batteries de la zone, et il s'éloigna de la côte. Le Bizkaia, quant à lui, récupéra un navire marchand, le Yorkbrook, avec une cargaison de matériel de guerre, que le croiseur rebelle avait auparavant capturé, et entra dans le port de Bermeo. Le Canarias se dirigea alors vers le convoi, captura le Galdames (plusieurs de ses passagers furent plus tard fusillés) et affrontèrent le Nabarra, dont l'équipage, commandé par le Murcien Enrique Moreno, combattit avec un immense courage pendant une heure et demie. Au combat, la moitié de l'équipage, une vingtaine d'hommes ont péri, dont le brave capitaine qui préféra couler avec son navire. Le Donostia fut aussi touché, mais il réussit à fuir. Le destroyer José Luis Díaz évita le combat. Ce bateau avait déjà la réputation d'être peu intrépide. Les républicains l'appelaient en plaisantant « Pepe celui du Port» pour le peu de jours où il prenait la mer, et encore moins pour se battre. Peu de temps après, son capitaine et autres officiers passèrent dans le camp rebelle alors que le navire s’était réfugié dans le port de Bordeaux.
Les survivants du Nabarra furent arrêtés. Ils encouraient la peine de mort. Ils furent sauvés par le commandant du Canarias, Salvador Moreno, et son directeur de tir, qui intercédèrent avec succès auprès de Franco, argumentant que des hommes aussi courageux ne méritaient pas de mourir.
Aujourd'hui, le Musée du Pêcheur de Bermeo présente une exposition permanente sur cette bataille.