Cadeaux de Madrid
Repository: National Gallery of Canada, Ottawa
Creator: Paraskeva Clark
Date Created: 1937
Type: Painting
Extent: 1 item
45.42088, -75.69011
Paraskeva Clark (1898-1986) a peint Presents from Madrid en 1937. Cette nature morte présente un collage d’objets que le docteur Norman Bethune lui a envoyés d’Espagne, notamment des partitions de musique espagnole traditionnelle, un foulard de la CNT (Confederación Nacional del Trabajo), une casquette de la Brigade internationale et le numéro de janvier 1937 de la revue Nova Iberia. Il s’agit de la première œuvre d’inspiration politique de Clark, qui a soutenu activement le Comité canadien d’aide à la démocratie espagnole. D’autres artistes visuels, tels que Nathan Petroff (1916-2007), Harry Mayerovitch (1910-2004) et Laurence Hyde (1914-1987) ont créé des œuvres sur la guerre civile et le conflit espagnol a largement contribué à ce que les artistes canadiens prennent un tournant politique.
L’impact de la guerre civile espagnole sur la culture canadienne est allé bien au-delà des arts visuels, a perduré après la fin de la guerre et se poursuit au XXIe siècle.
Comme pour les arts visuels, l’impact de la guerre civile espagnole sur la prose et la poésie canadiennes a été immédiat. De nombreux poètes ont écrit sur l’Espagne pendant la guerre. Parmi les premières œuvres, citons The Exiles : Spain de Miriam Waddington et And Still We Dream de Dorothy Livesay, tous deux publiés en 1936. Parmi ceux qui les ont suivis, on trouve plusieurs des plus grands noms de la poésie canadienne-anglaise contemporaine, dont A.M. Klein, Irving Layton et E.J. Pratt.
Seuls deux romans sont parus avant la fin du conflit. En 1938, le roman satirique de Charles Yale Harrison Meet Me on the Barricades met en scène un hautboïste de l’orchestre symphonique de New York au cœur fragile qui rêve de combattre en Espagne. L’année suivante, Ted Allan, qui a suivi la guerre depuis l’Espagne, publie This Time a Better Earth, qui suit le chômeur Bob Curtis dans les Brigades internationales.
La guerre civile espagnole a occupé une place importante dans les romans publiés pendant les années 1950. Hugh Garner, qui a servi dans le bataillon Mackenzie-Papineau, a publié Cabbagetown (1950) et The Stretcher Bearers (1952). Le premier roman de Mordecai Richler, The Acrobats (1954), se déroule dans l’Espagne franquiste et le conflit espagnol est également au cœur de The Watch that Ends the Night (1958) de Hugh MacLennan. La nostalgie d’une guerre civile espagnole qu’il n’a pas vécue est également très présente dans Joshua Then and Now (1980) de Richler. La guerre civile a inspiré un certain nombre de romans publiés au XXIe siècle. Plus récemment, la guerre et surtout la révolution sociale qui a secoué la Catalogne sont le point de départ du roman expérimental de Stephen Collis, The Red Album (2013).
La figure culturelle canadienne la plus célèbre à s’être engagée dans la guerre civile est sans aucun doute Leonard Cohen (1934-2016). Sa poésie et sa musique ont été profondément influencées par l’Espagne : l’œuvre de Federico García Lorca, qui a été assassiné peu après le début du conflit, et le flamenco, que Cohen a étudié pendant son adolescence. Sa chanson The Traitor (1979) traite directement de la guerre civile espagnole.
En revanche, les poètes, écrivains et artistes francophones n’ont pas intégré cet événement tragique dans leurs œuvres. Bien que certains écrivains aient été témoins de la guerre civile espagnole, ils n’en ont pas fait état dans leurs ouvrages. Par exemple, Gabrielle Roy était dans le sud de la France et a vu des réfugiés espagnols, mais elle n’a jamais publié sur ce qu’elle a vu, sauf dans son autobiographie, La détresse et l'enchantement, en 1984.