Portrait du baron Gérard-Jacques de Borchgrave
Creator: Las hermanas franciscanas de Madrid
Repository: Familia De Borchgrave
Source:
Idioma original
Francés
Date Created: 1937
Type: Portrait
Extent: 1 item
Le baron Gérard-Jacques de Borchgrave (1902-1936) était attaché à l'ambassade de Belgique en Espagne. Sa mort, dans des circonstances étranges, provoqua une crise diplomatique entre le gouvernement belge et le gouvernement de la République espagnole en raison de désaccords sur le déroulement des faits. Le 26 décembre 1936, les services de l'ambassade de Belgique trouvèrent au siège de l'administration provinciale de Madrid un acte judiciaire, daté du 23 décembre, indiquant que le corps du baron avait été retrouvé dans un fossé dans la zone de Fuencarral. Il fut demandé au gouvernement espagnol de récupérer le corps, de le soumettre à une autopsie et de le renvoyer à l'ambassade de Belgique. Une enquête fut également demandée afin de déterminer ce qui s'était produit.
Le corps de Borchgrave fut retrouvé et autopsié. Il se révéla qu'il avait été abattu de trois balles, dont une à bout portant derrière l'oreille. Le gouvernement belge considéra la mort du baron comme un assassinat. Il informa donc le gouvernement espagnol que, conformément aux principes du droit international, il exigeait : des excuses officielles et écrites, ainsi que l'expression de regrets ; le transfert du corps dans un port ou dans un lieu d'inhumation et la prestation des honneurs militaires ; une indemnité d'un million de francs belges en faveur des ayants droit ; et que le châtiment des coupables soit garanti.
Les premières hypothèses évoquaient l'espionnage et une campagne visant à provoquer la désertion des soldats belges des Brigades Internationales comme motifs possibles de l'issue fatale. Les autorités républicaines surveillaient l'ambassade de Belgique depuis un certain temps et la décision avait été prise de tuer toute personne suspecte qui entrerait en contact avec les membres des brigades belges. Borchgrave serait entré en contact, près du front, avec ses compatriotes, ce qui aurait conduit les gardes d'assaut de la République à le tuer. Cette hypothèse ne put être confirmée, ni en ce qui concerne l'accusation d'espionnage ou de complot à l'encontre de Borchgrave, ni en ce qui concerne l'accusation de meurtre à l'encontre des gardes d'assaut républicains.
Ceci étant, les gouvernements espagnol et belge s’efforcèrent de ne pas assumer la responsabilité de ce qui se produisit. Les Espagnols insinuaient que Borchgrave se trouvait dans un endroit où il n'aurait pas dû se trouver sans autorisation et à l'insu des autorités compétentes, ce qui était suspect. Le gouvernement belge attribua la responsabilité, en l'absence des coupables matériels, au gouvernement républicain en tant qu'autorité contrôlant la zone où le baron était soupçonné d'être mort. L'affaire prit une telle ampleur que le différend entre les deux gouvernements fut porté devant la Cour Pénale Internationale de La Haye. Cependant, après quelques mois et compte tenu de l'évolution de la guerre en Espagne, les deux parties convinrent de ne pas poursuivre la procédure et de régler leurs différends à l'amiable sur la base des réparations initialement exigées par le gouvernement belge.
JVV