Antoine Nieto Sandoval
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Je m'appelle Antoine Nieto Sandoval, né à Madrid. Avec ma famille quand j'avais seulement trois ans, nous avons émigré en France, où je vis. Je suis ingénieur civil, retraité. Avec plus de temps libre maintenant, j'ai consacré mon temps à écrire l'odyssée de mes parents, Républicains Espagnols, un livre publié en France. Ils parlaient de l'écrire, mais cela n'a jamais été possible. Il s'agit de micro-histoire, qui consiste à laisser des gens humbles parler pour raconter leur Guerre Civile, mais avec le soutien d’archives de famille, militaires et l'aide d'amis dans plusieurs pays. Également, et en relation avec Adrian Shubert et Antonio Cazorla Sánchez, j'ai eu le grand honneur de traduire en français les textes en espagnol et en anglais du Musée Virtuel de la Guerre Civile Espagnole, VSCW. Sujet d'intérêt majeur en France, avec autant de descendants de républicains. Nos enfants comprendront mieux leurs origines et recevront des informations de qualité, précises et directes.
La lettre, écrite en septembre 1938, a passé la frontière avec la France à La Retirada en février 1939, a survécu à l'exil, puis est retournée en Espagne avec mes parents, une fois retraités, exactement à Igualada ; au même endroit où la lettre avait été reçue par le Groupement de la Jeune Femme de cette ville. Elle m'est arrivée 67 ans plus tard, dans les dossiers de mes parents à leur décès à Igualada, lieu de leur rencontre. Avec des photos de pilotes, des noms et prénoms, des dates, des croix signalant la disparition au combat, d’autres lettres et photos.
Il s'agit d'une lettre à en-tête et sceau de l'aviation militaire, écrite et signée par mon père, à l'aérodrome de Los Monjos, près de Vilafranca del Penedès, pendant la bataille de l'Èbre en septembre 1938. La lettre remercie l'Association de la Jeune Femme d'Igualada d'avoir remis un drapeau à la 3ème escadrille de chasse. La lettre est accompagnée de la remise d'« une suscription de 640 pesetas ». Le drapeau a été remis en 2001 au Musée historique militaire de Monjuïc à Barcelone.
Ma mère, fille du maire d'Igualada pendant la guerre civile, faisait partie du Groupement. Elle a rencontré mon père à cette occasion. Ils se sont revus à Igualada, puis en France... La lettre représente quelque chose comme l'origine de notre famille. Elle est née au milieu d'un cataclysme. D'où sa survie au temps, à l'exode, à la guerre, aux camps de réfugiés, aux bataillons disciplinaires, aux prisons, etc... Cette rencontre a été signalée par plusieurs auteurs (Antoni Dalmau i Ribalta, David Iñiguez). Dans mon livre, mon père parle de la lettre, et de sa signature soigneusement travaillée.