Ricardo de la Puente Bahamonde
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Type: Photograph
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Sur cette image on voit Ricardo de la Puente Bahamonde Ricardo était le cousin germain de Ramón Franco Bahamonde, également aviateur, qui passa à l'histoire avec l'exploit du vol de l'hydravion Dornier Wal connu sous le nom de Plus Ultra et de Francisco Franco Bahamonde, général qui se révolta contre le Gouvernement légitime de la IIe République espagnole. Tous trois avaient été des officiers dans le Protectorat espagnol du Maroc, et ont participé à la guerre du Rif comme tant d'autres militaires espagnols.
Le Maroc avait été depuis le début du Protectorat en 1912, un territoire propice à des carrières militaires rapides, et où revivre la nostalgie du passé impérial de l'Espagne, après la catastrophe de Cuba en 1898. Certains militaires croyaient incarner les vertus patriotiques associées au militarisme. Comme l'avait dit Emilio Mola, « le militarisme, là où il existe, constitue en soi une société qui développe une civilisation, c'est-à-dire une morale. Cette morale a pour but la grandeur de la Patrie par un système simple : la guerre. » Face à cette vision de l'africanité et de la patrie, il y eut un africanisme régénérationniste, inspiré par l'œuvre de Joaquín Costa ou Gumersindo Azcárate, partisans d'un idéal capable de reconnaître les liens culturels et commerciaux communs avec le Maroc, et comme Costa disait le sentir lui-même, de faire partie des deux rives d'une même mer.
L'opinion publique et même les militaires étaient divisés sur cette question et une grande partie de l'opinion publique espagnole s'est opposée à l'intervention au Maroc, comme l'ont démontré les événements de la Semaine tragique de Barcelone en 1909. Beaucoup de militaires passés par le protectorat ne partageaient pas les idéaux militaristes, ne faisaient pas partie du complot putschiste, n’étaient pas non plus anti-intellectuels ou anti-ouvriers comme le furent une grande partie des africanistes. Ce fut le cas de militaires célèbres qui restèrent fidèles à la République, comme Sebastián Pozas, Francisco Llano de la Encomienda, José Asensio Torrado ou Diego Hidalgo de Cisneros.
Dans le cas de Ricardo de la Puente, le personnage de notre photographie, bien qu'il soit cousin germain de Francisco Franco, il s'opposera résolument à l'insurrection, refusant de céder l'aéroport de Tétouan et prenant des mesures pour sa défense, rendant inutilisables les avions de l'aérodrome. Arrêté et jugé, il est fusillé le 4 août 1936. Francisco Franco, alors à la tête des forces rebelles en Afrique, évita de signer d’avoir pris note de la sentence du conseil de guerre, prétextant un congé maladie, et à sa place ce fut le haut commissaire par intérim, le général Luis Orgaz qui signa.
JD