L’impact culturel de la Guerre Civile
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Le Caractère International du Conflit Espagnol au Brésil
Le caractère international du conflit espagnol s'est exprimé dans la sphère culturelle brésilienne. Le soutien de nombreux artistes et intellectuels à la défense de la légalité en Espagne s'explique par l'association automatique entre la défense de la culture et le maintien de la République espagnole.
Au Brésil, Carlos Drummond de Andrade a immortalisé son soutien aux antifascistes espagnols en utilisant ses mots comme une arme politique. Le poème Noticias de España (Nouvelles d’Espagne), bien qu'il n'ait été publié qu'en 1948, a probablement été écrit pendant le conflit, soulignant l'indignation du poète face au manque d'information sur la guerre, en raison de la censure brésilienne des informations favorables aux républicains espagnols. Le poème commence par ces vers :
Aux navires qui reviennent
Marqués par un voyage noir,
Aux hommes qui y reviennent
Avec des cicatrices sur le corps ou des corps mutilés,
Je demande des nouvelles d'Espagne.
Et de conclure :
Pas de nouvelles d'Espagne !
Ah, si j'avais un bateau !
Ah, si je savais voler !
Mais j'ai à peine un chant,
Et de quoi cela vaut-il ?
Le poète, immobile dans le vers,
Fatigué de la vaine recherche,
Fatigué de la contemplation, voudrait faire du poème
Non pas une fleur mais une bombe
Et rompre avec cette bombe
Le mur qui enveloppe l'Espagne.
D'autres œuvres de Drummond sont pleines de références épiques au poète espagnol Federico García Lorca, dont l'assassinat tragique par les rebelles en 1936 a choqué le monde entier.
Dans les années 1940, la lutte pour la restauration de la démocratie en Espagne a mobilisé de nombreux artistes, intellectuels et politiques brésiliens. Manuel Bandeira, Murilo Mendes, Jorge Amado et Erico Veríssimo, pour ne citer que quelques représentants de la littérature brésilienne, ont élucidé dans leurs œuvres les critiques du franquisme.
Parmi les romans brésiliens qui ont pour toile de fond la Guerre Civile espagnole, on peut citer Saga (2006) d'Erico Veríssimo, et Les Souterrains de la Liberté (1986) de Jorge Amado. Le premier, une œuvre qui, malgré sa valeur historique, n'a pas reçu une bonne appréciation de la part de la critique littéraire, est basée sur le journal de l'ancien combattant des Brigades internationales Homero de Castro Jobim. Dans L’Agonie de la nuit, deuxième volume de la trilogie Les Souterrains de la Liberté, Jorge Amado se consacre au sujet du conflit espagnol en rappelant les dockers et les marins du port de Santos qui refusèrent de charger du café sur les navires en partance pour l'Espagne franquiste.
IIS