Lettre de Francisco Franco à Getúlio Vargas
Creator: Franco Bahamonde, Francisco., 1892-1975
Source:
Arquivo do CPDOC/Fundação Getúlio Vargas. Classificação: GV c 1936.10.29/1 (Vol. XXIV/44)
Date Created: 1936-10-29
Type: Letters
Extent: 1 item
40.96516, -5.66402
Pendant les trois années de conflit, le gouvernement de Getúlio Vargas a officiellement maintenu des relations diplomatiques avec la République espagnole, malgré la sympathie que d'importants secteurs des élites politiques brésiliennes avaient pour le mouvement rebelle. Les orientations de la politique étrangère brésilienne étaient concentrées entre les mains du président Getúlio Vargas qui, bien qu’il ait montré des affinités personnelles avec le nazisme-fascisme, et qu’il ait été à la tête d’un gouvernement ayant des similitudes en termes d’éléments inhérents à l’autoritarisme, tels que la propagande politique et la répression, mena une politique étrangère pragmatique, ce qui nous amène à comprendre sa position face au conflit espagnol.
Le pragmatisme de la politique étrangère n’a pas empêché les actions intérieures de viser la surveillance et la criminalisation des activités menées par les républicains espagnols au Brésil. En réponse à une demande du secrétaire d'État américain Cordell Hull, le Brésil a également envoyé dix mille sacs de café à l'Espagne républicaine qui, selon les informations des diplomates espagnols, ont quitté le port de Santos le 20 novembre 1938. Mais les sympathies personnelles de Vargas pour les rebelles espagnols sont apparues avec l'autorisation d'envoyer des tonnes de café et de sucre dans les zones du territoire espagnol contrôlées par les franquistes. Dans une lettre personnelle adressée à Vargas, Franco l'a remercié pour ce don et a promis de le garder secret, comme il l'avait demandé. L’excédent de café brésilien a permis de réaliser ces dons dans le but de renforcer l'image du pays en tant que bienfaiteur humanitaire, et de réduire les excédents de ce produit.
Une étude récente de l'historien Ángel Viñas montre qu'une part considérable de la richesse que le dictateur Francisco Franco a accumulée au cours de sa vie, provenait de la vente de 600 tonnes de café données par le Brésil à la population espagnole. En essayant de reconstituer les sources de l'enrichissement du dictateur, Viñas a eu la surprise de trouver des documents attestant que Franco, en 1939, avait vendu au Commissariat à l'Approvisionnement et aux Transports (CAT) le café qui devait être destiné à la population. Selon l'historien, 20 pour cent de la fortune du Caudillo a été accumulée grâce à ces transactions.
En mars 1939, le gouvernement brésilien a reconnu le gouvernement de Franco, après que les pays européens et les États-Unis aient fait de même.
IIS