L'Exil Républicain en France
Repository: Centro Documental de la Memoria Histórica, Salamanca, Spain
Creator: Centelles, Agustí, 1909-1985
Source:
Fond or Collection
FOTOGRAFÍAS_CENTELLES
Reference Code
9569
Date Created: 1939
Type: Photographs
Extent: 1 item
Geographic Region: Bram, France
43.24362, 2.11496
Entre la fin janvier et les débuts de février 1939 plus de 450.000 personnes traversèrent en Catalogne la frontière entre l’Espagne et la France. Elles fuyaient l’avancée imparable des troupes franquistes dans leur offensive pour l’occupation finale du territoire catalan commencée le 23 décembre 1938, un mois après leur victoire dans la Bataille de l’Èbre. Répondant aux ordres d’évacuation et par crainte des représailles et de la brutalité franquiste, un flot humain qui commença dans la province de Tarragone, augmenta au fur et à mesure que les troupes occupaient les villes de Tarragone le 15 janvier, Barcelone le 26 janvier et Gérone le 4 février, ainsi que des dizaines de villes et villages, sans rencontrer pratiquement de résistance de la part d’une Armée Populaire en retraite.
Le gouvernement français, devant le flot de troupes républicaines qui arrivaient à la frontière catalane avec leur matériel, et aussi celui de centaines de milliers de personnes de tous âges, essaya de négocier l’établissement d’une zone neutre où loger les réfugiés et supervisée par des autorités internationales. Le général Franco s’y opposa, ce qui obligea à ouvrir la frontière. Ce qui fut fait d’abord pour les civils et ensuite le 5 février, pour tous, y compris les combattants, qui furent désarmés et envoyés dans des camps d’internement improvisés sur les plages d’Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien et Le Barcarès, où ils subiraient de terribles conditions en étant privés de tous types de services ; et aussi à l’intérieur du pays dans les camps de Bram, Gurs, Rivesaltes, Vernet de l’Ariège, Septfonds et bien d’autres, dans des conditions tout aussi précaires.
De leur côté, les civils furent envoyés dans d’autres départements du sud de la France. Plus tard, à fin mars, et après l’occupation de Madrid et de la zone centrale républicaine, les réfugiés arrivèrent aussi par mer au nord de l’Afrique française.
À la fin de 1939 environ 300.000 refugiés étaient retournés en Espagne, faisant confiance à la propagande franquiste, avec la phrase exemplaire qui résulta fausse, qui n’a pas de sang sur les mains n’a rien à craindre de la justice de Franco. Beaucoup restèrent internés en France jusqu’à l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale le 1erseptembre, quand il fut proposé aux ex-combattants républicains l’option d’intégrer la Légion Étrangère, ou bien les Compagnies de Travailleurs auxiliaires de l’Armée française. Une partie fut capturée par les troupes allemandes après la défaite de juin 1940 et envoyés - après le refus de Franco de leur transfert en Espagne - dans des camps de concentration nazis. D’autres parviendraient à s’échapper et intégrer le maquis français, luttant pour la libération du pays et étant reconnus plus tard comme des combattants pour la liberté de la France.
Dans le camp de Bram, près de Carcassonne, 16.000 républicains furent internés. Sur ce camp, une documentation graphique d’une exceptionnelle importance nous est parvenue, grâce à Agustí Centelles (1909-1985) photographe valencien basé à Barcelone.