Le ministre de l'Intérieur décore le lieutenant-colonel Carlos Silva Rivera de la Garde d’assault
Creator: Cortés
Source:
Hemeroteca Digital, Biblioteca Nacional de España
Date Created: 1935-10-02
Type: Photograph
Extent: 1 item
40.4167, -3.70358
Les gouvernements de la deuxième période biennale ont fait marche arrière sur la réforme de la police mise en œuvre au cours de la période précédente et ont renforcé la capacité coercitive des institutions chargées de la sécurité. Ils ont commencé par la réadmission des policiers purgés en 1931 et l'amnistie des militaires et des gardes civils impliqués dans la «Sanjurjada».
La Garde civile retrouve son autonomie organique par rapport au pouvoir gouvernemental et bénéficie de fortes augmentations de ses effectifs qui atteignent 34 366 hommes en 1934. À l'automne 1933, la section organisée au sein du ministère de l'Intérieur est placée sous le contrôle de l'Inspection générale de la Garde civile, et plus tard, le Secrétariat technique chargé de coordonner les forces de l'ordre de l'État a été remplacé par un département créé ex novo au sein de cette Inspection. Dans la Garde d'assaut, désormais commandée par le lieutenant-colonel Muñoz Grandes, la préférence pour une doctrine d'intervention plus proche de celle de la Garde civile a pris la forme de préceptes opérationnels qui ont déterminé un recul des matraques au profit des armes à feu.
L'approbation en 1932 du statut d’autonomie de la Catalogne contraint les dirigeants républicains à décentraliser la gestion de la sécurité sur le territoire. Fin 1933, les services de la Garde civile et de la police sont transférés à la Généralité, le gouvernement régional. Sa rébellion en octobre 1934, lui fait cependant perdre les compétences assumées par décision du gouvernement. Les 689 agents et 1984 gardes relevant de la Généralité rejoignent la police du Gouvernement, mais la pression de la droite politique entraîne leur licenciement immédiat.
L'insurrection des Asturies a conduit le Gouvernement à publier des projets qui n'ont pas abouti, visant à créer une section en uniforme dans le Corps d'enquête et de surveillance et à militariser le Corps de sécurité et d'assaut comme s'il s'agissait d'une gendarmerie. La cérémonie de remise du drapeau national au Corps de sécurité, qui s'est déroulée à El Retiro le 29 septembre 1935, témoigne de cet objectif. La photo montre le moment où le ministre de l'Intérieur Joaquín de Pablo-Blanco décore avec les louanges de la République le lieutenant-colonel d'assaut Carlos Silva Rivera. L'épouse du ministre, Dolores Aguilar, rappelle alors aux officiers décorés qu'avant la police ils doivent leur allégeance à l'Armée.
Ce processus de militarisation s'est achevé en décembre 1935 avec les cabinets de Manuel Portela Valladares, dont deux initiatives méritent d'être mentionnées. La première, qui n’est jamais entrée en vigueur, est un projet de règlement destiné à renforcer le caractère civil de la police. La seconde est la présence, lors des élections générales de février 1936, d'une unité composée de onze policières, la première dans l’histoire de l’Espagne.
SVM