Mouchoir aux Couleurs de la Seconde République
Repository: Centro Documental de la Memoria Histórica, Salamanca, Spain
Creator: Armero, José Mario, 1927-1995
Source:
Fond or Collection
Objetos
Reference Code
ES.37274.CDMH
Type: Clothing
Extent: 1 item
Les débats de la mémoire en Espagne dans ce millénaire ont tendu à être focalisés dans l’héritage des symboles franquistes, dans les paysages urbains et ruraux du pays, et dans l’oubli des victimes de la répression, spécialement les personnes assassinées illégalement d’abord et ensuite laissées dans des fosses communes dans tout le pays. La mémoire de la Seconde République a moins prévalu, même si le drapeau tricolore s’est converti dans un symbole de protestation politique et social et de changement économique. Ce mouchoir nous rappelle que son statut emblématique n’est pas du tout nouveau. Il fut utilisé pendant les protestations anti-globalisation à Barcelone en 2002, ensuite dans des manifestations contre la participation espagnole à l’invasion de l’Irak en 2003, et de nouveau par les indignés pendant les protestations en 2011. Le drapeau républicain est un symbole pour l’activisme de base, ce qui évident par exemple avec le groupe de Facebook Spanish Republic.
La mémoire de la Seconde République demeura vive parmi les communautés d’exilés qui se virent obligés à laisser le pays en 1939, mais en Espagne même, la mémoire de la Guerre Civile et la dictature franquiste ont tendu à éclipser celle de la République qui les précéda. Peu d’initiatives ont par exemple célébré la date historique du 14 avril, quand fut proclamée la Seconde République, ou célébré ses succès. Le cinéma et la littérature espagnoles, qui se sont puissamment centrésdans la récupération des victimes oubliées de la Guerre Civile et la dictature, ont tendu à présenter la Seconde République comme un simple préambule pour l’action, par exemple, dans La langue des papillons de José Luis Cerda ou dans Belle Époque de Fernando Trueba. Cependant, au niveau civique local, la mémoire de la Seconde République persiste. En décembre 2005, la ville valencienne d’Elche gagna la loterie de Noël avec le « numéro de la République ». Son Athénée républicain, qui choisit ce numéro tous les ans, gagna 14.000 euros.