La Propagande Italienne Pro-Franquiste
Repository: Fondazione Gramsci Emilia-Romagna, Bologna, Italy
Date Created: 1938-04-20
Type: Photograph
Extent: 1 item
Geographic Region: Zaragoza, Spain
41.65213, -0.88094
L’intervention fasciste italienne aux côtés des franquistes inclut la création d’un département propre de propagande et de presse, el Ufficio Stampa e Propaganda (USP) en tant que partie intégrante de la Missione Militare Italiana in Spagna. Constitué en janvier 1937, l’USP comprenait un secrétariat et quatre sections (Sezione Spagna, Sezione Esteri, Sezione Radio e Legionario, Sezione Truppe Volontarie et Sezione Fotocine) dédiées à recueillir des informations ennemies pour désinformer en utilisant des émissions en espagnol et en catalan pour la Catalogne et sur l’ensemble de la zone républicaine, d’une radio située à Rome - Ràdio Veritat - Radio Vérité – (qui disposait d’un financement en ce qui concerne le catalan de Francesc Cambó, mécène exilé et dirigeant de la Lliga Catalana, qui s’était déclaré en faveur des rebellesdepuis le début de la guerre) ; à élaborer des bulletins d’information en italien et en espagnol pour les radios nationales, ainsi qu’en français pour les correspondants étrangers déployés dans l’Espagne franquiste ; à élaborer pour le bureau de presse du Quartier Général du Généralissime un résumé journalier d’extraits de presse internationale ; à diffuser des images des activités guerrières du contingent fasciste filmées par l’Istituto Nazionale Luce, ainsi que des informations sur l’Italie fasciste ; à fabriquer des tracts prêts à être lancés sur le territoire républicain à partir d’avions ; et à éditer - depuis mars 1937 jusqu’en août 1938 - le journal « Le Légionnaire » pour le Corpo di Truppe Volontarie (CTV) fasciste italien. Le journal fut d’abord un hebdomadaire et s’intitulait en espagnol - El Legionario - mais postérieurement il changea son nom en italien et se convertit en journal, avec un tirage de 25.000 exemplaires. Sa rédaction fut d’abord basée à Salamanque, puisà Valladolid et finalement à Saragosse.
Le premier responsable de l’USP fut le journaliste fasciste Guglielmo Danzi, ami personnel de Galeano Ciano, le gendre de Mussolini et ministre des Affaires Étrangères. Il fut démis en juillet 1937, et substitué temporairement par son numéro deux Lamberti Sorrentino puis définitivement par un homme avec une grande expérience en Espagne, Carlo Bossi qui avait été consul général de l’Italie à Barcelone. Avec lui, l’USP s’appela d’abord Ufficio Stampa e Propaganda Italo Spagnolo et ensuite, à partir de novembre 1937, Ufficio Stampa Italiano.
Le ton dominant de la presse et la propagande diffusées par l’USP fut une exaltation de l’intervention italienne, du fascisme et du Duce. Les succès du contingent militaire propre étaient exagérés et des victoires continuelles lui étaient attribuées dans ce conflit, qui d’être seulement connues par ces sources, auraient fait croire que celui-ci était dominé fondamentalement par l’affrontement entre les troupes républicaines et les fascistes italiens, ce qui ne correspondait pas à la réalité. Cette approche provoqua parfois des tensions avec les autorités franquistes.
A la fin de la Guerre Civile le responsable du CTV le général Gastone Gambara voulut que l’USP continue d’exister en tant que plateforme de propagande fasciste dans l’Espagne de Franco, sans succès. L’USP fut supprimé et quelques-unes de ses fonctions furent subsumées dans les devoirs de l’attaché de presse de l’ambassade d’Italie à Madrid.