Ruines de l'Église de Rodén
Repository: Alison Menezes Personal Collection, Warwick, England
Type: Church
Extent: 1 item
Geographic Region: Rodén, Spain
41.49599, -0.65389
Cette image montre les restes de l’ancienne église du village ruiné et abandonné de Rodén, près de Belchite, en Aragon. Sur le mur de l’église a été écrit le nom du fondateur de la Phalange et martyr du franquisme José Antonio Primo de Rivera. Les morts de la guerre comme José Antonio constituèrent un élément important dans l’horizon mémoriel de la dictature, et le leader phalangiste devint une victime iconique de la croisade sanglante de Franco. Enterré à quatre reprises, la première après avoir été exécuté à Alicante, la seconde par les franquistes dans le même cimetière d’Alicante après que ces derniers entrent dans la ville, ensuite à El Escorial où il fut emmené sur les épaules depuis la ville méditerranéenne, et finalement à la Vallée de ceux qui sont Tombés, le destin de José Antonio nous rappelle que l’Espagne a passé huit décades enterrant et déterrant ses morts de la Guerre Civile, montrant une préoccupation pour les restes humains qui continue aujourd’hui sous diverses formes.
Dans la zone franquiste, José Antonio fut connu comme « L’Absent » vu que Franco reconnu officiellement sa mort seulement le 16 novembre 1938. Ensuite, quand son nom était invoqué il était accompagné du cri « Présent ! ». Dans toute l’Espagne, rues et monuments commémoratifs portaient son nom, comme dans le cas de l’Église de Rodén. José Antonio fut l’objet d’un culte funéraire, et ses restes étaient importants non seulement pour son statut de fondateur martyr de la Phalange, mais aussi par son rôle symbolique dans la construction de l’État Nouveau. L’inclusion du nom José Antonio dans la liste des morts franquistes d’une ville ou d’un village peut être interprétée comme une partie d’un processus visant à donner du sens à ce qui était arrivé aux familles de ces personnes, auxquelles on offrait une explication rédemptrice de la mort de leurs êtres chers.