Une Petite Fille Dessine la Guerre
Repository: Special Collections & Archives, UC San Diego, La Jolla, USA
Creator: María Magdalena García Hernández
Contributor: Spanish Board of Education
Contributor: Carnegie Institute of Spain
Repository: Spanish Civil War Children's Drawings
Source:
Reference Code
DC bb3789598m
Type: Drawing
Extent: 1 item
Geographic Region: Centro Español Cerbère
42.44174, 3.16327
Au dos de ce dessin, la fille de once ans Magdalena García Hernández écrivit qu’elle montrait « deux maisons cassées et des miliciens qui ne laissent passer personne parce qu’ils ont peur qu’ils se fassent mal ». Elle dessina cette scène de guerre pendant qu’elle était au Centre Espagnol de Cerbère, en France. Magdalena fut l’une des dizaines de milliers d’enfants de la zone républicaine qui, à partir d’octobre 1936, furent évacués de leurs foyers et envoyés en colonies dans l’est de l’Espagne, ou bien dans son cas, de l’autre côté de la frontière où elle allait pendant la journée et rentrait à la maison pour passer la nuit. Bien des années plus tard, elle raconta ses expériences dans une entrevue : Témoignage de María Magdalena García Hernández.
Les premiers enfants évacués partirent de Madrid le 6 octobre. Peu après, il y en avait 45.000 sur 564 colonies, la plus grande partie à Valencia et en Catalogne. Il y eut deux catégories de colonies : 158 colonies collectives où les enfants vivaient dans des résidences, et 406 autres où ils étaient hébergés dans des familles locales. Chaque colonie collective comprenait entre 20 et 50 élèves, plus un directeur, des professeurs et des auxiliaires. Au début elles étaient sous la direction du Comité National de Réfugiés de Guerre, mais en mars 1937 elles dépendirent d’une délégation spéciale du Ministère d’Éducation. Les colonies étaient aussi des écoles. Le dessin était utilisé pour aider les enfants à se réconcilier avec le traumatisme de la guerre et le déplacement. Le dessin s’utilisait aussi comme un outil pour inculquer la vision officielle du conflit.
Les organisations politiques comprirent le pouvoir de ces dessins d’enfants. En mai 1937, le Comité de la Culture Populaire de Valence organisa la Première Exposition Antifasciste de Dessins d’Enfants avec 3.000 dessins. Ce succès inspira le Secours Rouge International (SRI), organisation d’aide humanitaire du Comintern, pour monter sa propre exposition, qui comprenait 2.000 dessins. Quelques-uns de ces dessins furent repris lors d’une exposition que le SRI monta à Paris en mars 1939.
Il s’agit seulement d’un exemple de l’utilisation très large de dessins d’enfants, dans le but d’obtenir un appui pour la cause républicaine. Au Canada, ils faisaient partie de la campagne « Du lait pour l’Espagne ». En 1938, l’on exposa une collection d’art infantile chez Lord and Taylor, un des grands magasins de New York ; ainsi que dans des galeries de cette ville, puis l’année suivante à Worcester au Massachusetts. Il y eu un catalogue, They Still Draw Pictures, (ils continuent à dessiner), qui contenait un prologue du renommé écrivain britannique Aldous Huxley,et qui incluait un formulaire pour les gens qui souhaitaient faire un don d’argent à l’American Friends Service Committee (AFS) des quakers. À travers son organisation à Murcie, l’AFSC maintint des colonies d’enfants, des hôpitaux et des cuisines en territoire républicain, et 16 autres colonies dans le sud de la France.