Les lieux de détention pendant la guerre
Source:
Arquivo Histórico Universitario de Santiago, fondo municipal, Redención de Penas/Cárcere de corrección pública/Menores (1942-1963)
Date Created: 1936, 1939
Extent: 1 item
42.88042, -8.54586
Une fois le coup d'État triomphant en Galice, les autorités rebelles ont utilisé différents espaces du territoire comme lieux de détention. Certains d'entre eux avaient un caractère régulier, comme les prisons municipales, provinciales ou de districts judiciaires. Ces prisons ont accueilli un grand nombre de détenus, en raison des persécutions menées dès le début contre les opposants politiques et idéologiques aux idéaux du coup d'État. Cette situation, dans laquelle le nombre de détentions ne cesse d’augmenter, conduit à la création d’espaces exceptionnels pour héberger les prisonniers, en utilisant comme prisons des sites tels que d'anciennes casernes, des monastères, des châteaux, des arènes, etc. De même, un réseau de camps de concentration a commencé à être mis en place dans le cadre du système pénitentiaire putschiste, dans lequel étaient logés de nombreux prisonniers venant des fronts de guerre.
La vie dans les prisons n'était pas facile, car elles n'étaient pas équipées pour accueillir un si grand nombre de prisonniers. En outre, nombre d'entre elles héritaient des conditions de vie déplorables, aggravées par la surpopulation des espaces. La photographie montre l’état de la prison municipale de Saint-Jacques-de-Compostelle, connue sous le nom de Falcona, en attente de réforme depuis l'époque républicaine, et un exemple d'espace dans lequel un grand nombre de prisonniers étaient logés sans remplir les conditions nécessaires à cette fin. Les bâtiments aménagés en prisons d'exception ont fait l'objet d'une réforme minimale pour l'accueil des détenus, parfois en employant de la main-d'œuvre pénitentiaire. En ce qui concerne les camps, les espaces choisis présentaient souvent des conditions d'habitabilité et d'hygiène infrahumaines. Le personnel pénitentiaire est variable : certains directeurs de prisons ont été remplacés par les putschistes, tandis que de nombreux travailleurs ont été maintenus ; les militaires et combattants délocalisés n'ont pas manqué.
Les conditions de vie des détenus pouvaient varier. Nombre d’entre eux ont été sortis de là pour être emmenés dans des « paseos ». De nombreux détenus attendaient d'être jugés dans le cadre d'un procès sommaire ou de la résolution d'un dossier. D'autres ont passé beaucoup de temps dans la chaîne à attendre que leur statut de condamné soit défini, sans pouvoir bénéficier d'un procès ouvert. Ceux qui avaient déjà été condamnés en cour martiale purgeaient de longues peines. Les prisonniers des camps, quant à eux, pouvaient y passer pour être relogés ou pour y rester un certain temps. En ce qui concerne les femmes, des prisons spécifiques ont été créées, mais elles ont fini par partager le même espace que les hommes, comme dans le cas d'Isabel Ríos, prisonnière à Santiago. Dans ses mémoires, elle rappelle que les femmes qui passaient par là étaient logées dans la même cellule que les condamnés à mort, tant que le nombre de ceux-ci ne rende pas nécessaire l’utilisation de cet espace.
Certains détenus ont effectué des travaux à l'intérieur des prisons, parfois en soutien au personnel pénitentiaire et selon les besoins de celui-ci, parfois en lien avec leur propre activité. Ces derniers ont eu la possibilité de participer au programme de rédemption par le travail. Dans certains camps, le travail forcé a également été utilisé, mais pour des travaux beaucoup plus durs et physiquement exigeants, ce qui a aggravé encore les conditions de vie des prisonniers.
RGF