Bannière commémorative en hommage aux Volontaires irlandais de la 15e Brigade internationale
Repository: National Museum of Ireland
Creator: Maurice Cogan
Source:
Source
Soldiers and Chiefs exhibition, HA:09.044.LI, National Museum of Ireland (Decorative Arts & History), Collins Barracks, Dublin (on loan from the Irish Labour History Society).
Date Created: 1938
Type: Banner
Extent: 1 item
53.3501, -6.25082
Le 11 novembre 1938, le prêtre irlandais radical, Père Michael O’Flanagan a dévoilé cette banderole au Molesworth Hall de Dublin en hommage aux Volontaires de la Brigade internationale d’Irlande tombés au champ d’honneur. Une assistance réduite de deux cents personnes a observé deux minutes de silence lors de la réunion organisée par les Amis irlandais de la République espagnole, pour marquer le deuxième anniversaire de la Brigade.
Reconnaissant le manque de soutien public à leur cause, le Père O’Flanagan a rappelé que le fondateur de la République d’Irlande, Patrick Pearse, avait été «l’objet du mépris de la grande majorité du peuple irlandais» lorsqu’il a été exécuté en 1916. Félicitant le courage moral des participants, il a exprimé sa profonde honte face à l'échec de ses compatriotes à soutenir la République espagnole.
On pense que la banderole a été conçue par des étudiants en art sous la direction de Maurice Cogan, agissant sous la supervision d’Aida Kelly, dans la boutique familiale de la rue Amiens. Aida Kelly était la compagne, qui deviendra épouse, de l’artiste socialiste Maurice MacGonigal, l’un des fondateurs du Radical Club de Dublin.
La prédiction du Père O’Flanagan que l'opinion irlandaise sur l'Espagne changerait s'est avérée prémonitoire. Bien que les volontaires de la Brigade internationale aient été largement vilipendés comme des communistes athées quand ils sont partis pour l'Espagne, ils sont maintenant rappelés dans la mémoire collective irlandaise comme des défenseurs anti-fascistes de la démocratie espagnole.
Beaucoup parmi les quarante-quatre hommes dont les noms figurent sur la bannière - comme le poète du comté de Tyrone, Charlie Donnelly - ont été largement évoqués ces dernières décennies par des poèmes, des chansons, des biographies et des monuments commémoratifs. La bannière mentionne aussi un volontaire qui n'est pas mort en Espagne. Porté disparu sur le front d’Aragon, John O’Shea est ensuite retourné dans son unité, combattant lors de la bataille de l’Èbre, avant de rentrer chez lui à Waterford.
L’histoire de cette banderole montre l’importance que la gauche radicale irlandaise attache au souvenir de la Guerre Civile espagnole, et comment cet héritage évolutif a fini par être adopté par le mouvement syndical majoritaire et la société irlandaise en général. Après la Guerre Civile espagnole, la banderole était bien en vue au siège du Parti communiste irlandais à la Maison James Connolly, dans le quartier Temple Bar de Dublin. En novembre 1991, elle a été présentée par Michael O’Riordan, un vétéran des Brigades internationales et dirigeant du Parti communiste, à la Société Irlandaise d’Histoire du Travail où elle a été exposée dans son musée Beggars Bush jusqu'en 2006. Elle a ensuite été prêtée au Musée national d'Irlande où elle fait désormais partie de l'exposition «Soldats et chefs - Les Irlandais en guerre en Irlande et à l’étranger de 1550 à nos jours», une exposition importante située dans la caserne Collins.
FM