Toi, Femme
Repository: Universitat de Barcelona, Barcelona, Spain
Creator: Mujeres Libres
Contributor: Sociedad General de Publicaciones, Empresa Colectivizada
Source:
Fond or Collection
Col.lecció Cartells del Pavelló de la República (UB)
Reference Code
F-869
Type: Poster
Extent: 1 item
Geographic Region: Barcelona, Spain
41.38289, 2.17743
Là où la rébellion militaire fut défaite, les femmes disposèrent de plusieurs manières de contribuer à l’effort de guerre. Au moins au début, celles-ci comprenaient la possibilité d’intégrer l’une des différentesmilices qui surgirent pour combattre les rebelles. Cependant, aucune organisation politique ou syndicale n’était disposée à tolérer pendant très longtemps la figure de la femme combattante. Très vite l’on encouragea les femmes à se consacrer à des tâches plus en accord avec les rôles établis en matière de genre. Cette étroitesse de vue peut se remarquer dans cette affiche créée par les Groupements de Femmes Antifascistes (AMA), l’organisation la plus nombreuse de femmes dans l’Espagne républicaine.
Les AMA furent fondées en 1933 en tant que section espagnole du Comité Mondial contre la Guerre et le Fascisme du Comintern. Malgré ses origines communistes et du rôle clé de Dolores Ibárruri, les AMA furent toujours ouvertes aux femmes des autres partis, et comptèrent dans leurs rangs des figures comme la socialiste Margarita Nelken et la républicaine Victoria Kent. Cependant les communistes gardèrent toujours le contrôle de l’organisation. Pendant la Guerre Civile, d’autres organisations de femmes adhérèrent aux AMA, qui arrivèrent à compterquelques 60.000 membres. Elles disposèrent aussi de l’appui du gouvernement de la République, qui leur commanda un comité pour coordonner les activités féminines à l’arrière. L’autre importante organisation de femmes, l’anarchiste Femmes Libres, avec ses 25.000 affiliées, préférait la politique nettement féministe à l’antifascisme des AMA et conserva toujours son indépendance.
L’affiche s’adresse directement aux femmes : Toi, femme…vous les femmes, vous pouvez faire beaucoup. Les FEMMES ANTIFASCISTES luttent et travaillent sur le front et à l‘arrière. Viens avec nous. Peu importe que tu sois communiste, anarchiste, républicaine, ou sans parti, un dénominateur commun nous unira : la haine du fascisme ! Ouvrières, paysannes, intellectuelles, simplement femmes ! » Elle se termine en se dirigeant aux femmes qui remplissent le plus important de tous les devoirs féminins. « Mères ! intégrez les GROUPEMENTS DE FEMMES ANTIFASCISTES qui luttent sans repos pour l’Espagne de demain, pour un avenir lumineux pour vos fils. » Sur les images l’on voit des femmes dédiées à des taches considérées typiquement féminines, comme la couture, le tricotage ou les travaux agricoles, ou dans des travaux plus modernes qui se percevaient comme des extensions de leurs valeurs supposées naturelles comme professeures, infirmières, ou travailleuses dans le textile. Aucune femme n’apparait dans un contexte masculin comme l’industrie lourde ou la fabrication d’armements, bien que dans dernier il y avait des femmes. Et une femme portant des armes, hors dequestion.
Ce message fut largement partagé dans la zone républicaine. L’Armée Populaire produisit plusieurs affiches accusant les femmes de causer des maladies vénériennes, qui étaient placées au niveau de la désertion et aussi dangereuses que les balles de l’ennemi. Même Femmes Libres, l’organisation la plus radicale dans les thèmes féministes, arriva à rejeter la femme combattante : en septembre 1936 elle publia un article avec ce titre « Les hommes au front, les femmes, au travail. »