Déclaration de l'état de guerre dans les territoires espagnols du golfe de Guinée

Le scénario le plus méconnu de la guerre civile est probablement celui qui s’est déroulé dans les territoires espagnols du golfe de Guinée, une petite colonie située sur le continent africain à des milliers de kilomètres de l’Espagne continentale, administrée par un Gouverneur général et la Direction du Maroc et des Colonies. Les nouvelles concernant les tensions et conflits politiques dans la péninsule Ibérique arrivaient toujours quelques jours après l’évènement. La victoire du Front populaire aux élections a entraîné la formation d'un groupement politique de 150 personnes dans la colonie, qui a commencé à fermer certaines églises et à parler de droits pour les Noirs. Les propriétaires terriens craignant un soulèvement des indigènes, le Gouverneur général Luis Sánchez Guerra décide de publier le 5 juin une proclamation déclarant l'état d'alarme.

Entre le 17 et le 18 juillet la tentative de coup d'État a lieu et face à son échec entraîne le déclenchement de la guerre civile. La confusion est palpable dans la colonie. Le 19 juillet, le journal La Guinea Española annonce l'enlèvement et l'assassinat de José Calvo Sotelo. Le 26 juillet, dans cette même publication, on parle d’un manque de communication directe avec la métropole et donc de «confusion et nervosité», mais on décide de publier des messages radio de la Direction du Maroc et des Colonies. Le premier message indique que M. Giral est Président du Gouvernement et que la situation est totalement sous contrôle. Le deuxième est une conversation téléphonique dans laquelle on assure que la rébellion a échoué dans certaines villes et que la situation est maîtrisée. Et le troisième dit que le Gouvernement a le contrôle total de la situation. Le 2 août, le journal La Guinea Española publie un communiqué du Syndicat officiel de l'agriculture critiquant les tarifs douaniers appliqués à ses produits. Un éditorial appelle à la concorde.

Luis Sánchez Guerra demande à la Péninsule d'envoyer un navire de la marine et le Méndez Nuñez arrive. Cependant, une partie de l'équipage se mutine et est arrêtée. Le 18 septembre, le lieutenant-colonel Luis Serrano, destitue Luis Sánchez Guerra, et publie le lendemain une proclamation, reproduite ici, déclarant l'État de guerre. Il ordonne également à Miguel Hernández Porcel, sous-gouverneur du territoire continental, de lui remettre le commandement, ce qu’il ne fait pas et reste fidèle à la République. L'île de Fernando Poo soutient désormais les rebelles tandis que le territoire continental du Rio Muni reste fidèle à la République.

FSL