Martie Lowenstein
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Wendy Lowenstein (1927-2006) était une écrivaine, journaliste, enseignante, bibliothécaire et mère de trois enfants, passionnée d'histoire et de littérature australienne. Inspirée par la lecture de Hard Times de Studs Terkel, elle a été pionnière de l'histoire orale en Australie avec ses livres, The Immigrants, Weevils in the Flour, An Oral Record of the 1930s Depression in Australia, Under the Hook : Melbourne Waterside Workers Remember, et Weevils at Work : What's happening to work in Australia.
Pendant 30 ans, ma mère a enregistré avec passion les expériences des gens ordinaires, principalement des travailleurs avec des familles et des personnes qui ont lutté pour le changement social et politique. Elle voulait que les autres comprennent et vivent l'histoire « réelle » de l'Australie. L'œuvre de Wendy reflète sa passion pour l'histoire dans une perspective prolétarienne : « Je propose une collection de la matière première de l'histoire de la classe ouvrière. »
Elle a d'abord interviewé Jim McNeill pour enregistrer ses expériences pendant la Grande Dépression, puis lui a demandé s'il voulait bien parler de son expérience en tant que membre des Brigades internationales pendant la Guerre Civile espagnole. Dans cet extrait, il décrit les deux occasions où il a été blessé au combat.
Jim McNeill (1900-1976) travaille jusqu'en 1927, lorsque le travail se raréfie. Il rejoint l’Industrial Workers of the World (IWW), et se rend à Adélaïde, avec un organisateur de l'IWW, Ted Dickenson, afin de renforcer la lutte pour la liberté d'expression, alors que les membres de l'IWW d’Adélaïde étaient en prison pour avoir parlé en public. Des organisateurs tels que Ted et Jim prenaient la parole tous les jours au foyer des chômeurs, une sorte de Bourse du travail, un immense hangar en tôle ondulée où environ deux mille personnes attendaient de savoir s'il y avait du travail disponible. À partir de 1928, il n'y eut plus de rations pour les hommes célibataires en Australie-Méridionale et elles ne furent rétablies que vers 1932. Mais Jim et Ted ont réussi à rester en vie tant bien que mal.
Jim quitta Sydney pour s'engager dans les Brigades Internationales en embarquant clandestinement sur un navire pour rejoindre d'autres Australiens qui combattaient en Espagne. Wendy a également interviewé Tom Hills, un docker de Sydney, qui a fait monter clandestinement Jim et d'autres volontaires australiens sur des navires. « La plupart d’entre eux étaient sans le sou. Ils ne pouvaient pas payer le passage vers l’Angleterre. L’une de mes tâches était d'organiser les passages. Je me rendais dans les pubs du bord de mer et je parlais aux marins... Les Irlandais de Liverpool étaient les plus faciles et la Blue Funnel était la meilleure ligne. Je leur racontais une histoire, et leur disais, ‘Il y a un gars qui revient en Angleterre, sa mère est mourante’. On vivait dans les quartiers de l’équipage et, lorsqu’on changeait de quart, on quittait le lit d’un camarade pour aller dans le lit du camarade qui allait prendre le quart. Ou bien ils vous mettaient dans une cachette et vous faisaient sortir la nuit. Jim McNeill a perdu beaucoup de poids sur le trajet à cause du confinement. »
Jim est rentré en Australie le 7 février 1939, mais en novembre de la même année, il s'est enrôlé dans le 2e AIF, (Australian Imperial Force) pour continuer à lutter contre le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette interview n'a pas été intégrée à la vaste collection d'interviews de Wendy conservée à la Bibliothèque nationale d'Australie et elle est restée sur bobine dans mon garage poussiéreux.
Michael Samaras avait vu une petite partie de l'histoire de Jim McNeill écrite dans Weevils in the Flour. Il m'a donc contacté pour me demander d'accéder à l'interview complète de Jim McNeill, ce qui m'a poussé à rechercher une interview manquante, vieille de 50 ans, toujours enregistrée sur une bande magnétique. Par chance, elle était en très bon état et facilement numérisable à l’aide de mon vieux magnétophone. Le garage devait avoir des conditions idéales pour préserver la bande, car le son était étonnamment clair et bien conservé.
L'interview complète est disponible à l'adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=10OutTtIGKM&list=PLpULRjUfQRE46IBzoh67Wif-w-ODe_Pce.