Badge Nos Espagnols (Naši Španci)

Cette insigne commémorative émise lors du 50e anniversaire du déclenchement de la Guerre Civile espagnole représente la continuité de l'activité révolutionnaire des volontaires yougoslaves dans ce conflit, dont beaucoup ont combattu dans le mouvement des partisans pendant la Seconde Guerre mondiale et ont été politiquement actifs dans la Yougoslavie socialiste. Environ 350 vétérans ont pu retourner en Yougoslavie après 1939, dont plus de 250 ont rejoint les forces de guérilla de Tito qui ont combattu les occupants de l'Axe et leurs collaborateurs nationaux. Plusieurs autres ont combattu dans des mouvements de résistance en France, en Belgique et en Italie. Parmi ceux qui ont rejoint les Partisans, environ 130 sont morts, tandis que 30 ont été promus au grade de général. Quatre d'entre eux (Peko Dapčević, Petar Drapšin, Kosta Nađ et Koča Popović) ont commandé les quatre armées yougoslaves à la fin de la guerre. Cinquante-neuf d’entre eux, soit un sur quatre, ont reçu le titre de Héros du Peuple, la plus haute distinction pour un combattant partisan. 

Après la Seconde Guerre mondiale, les vétérans espagnols, plus connus sous le nom de naši Španci (« Nos Espagnols »), ont occupé de nombreux postes influents dans la Yougoslavie de Tito. Vingt anciens combattants étaient membres du Comité central de la Ligue des communistes de Yougoslavie, plusieurs étaient vice-présidents et ministres de la Défense et de l'Intérieur, et beaucoup d'autres étaient ambassadeurs et directeurs de diverses organisations d'État. En 1946, quelque 400 vétérans espagnols ont assisté au congrès fondateur de l'Association des volontaires yougoslaves de l'Armée républicaine espagnole 1936-1939 (Udruženje jugoslovenskih republikanskih dobrovoljaca Španske republikanske vojske 1936-1939). Trente-six vétérans espagnols ont été emprisonnés sur la tristement célèbre île de Goli otok avec d'autres staliniens après la scission entre Tito et Staline en 1948. Le 26 septembre 1971, Tito a désigné l'Association des volontaires espagnols comme Héros du Peuple, faisant d’elle l'une des quatre organisations de vétérans à avoir reçu cette prestigieuse distinction. 

La Guerre Civile espagnole occupe une place importante dans l'historiographie de l'ère socialiste, aussi bien dans les livres d'histoire générale que dans les ouvrages consacrés au rôle du KPJ en Espagne. Čedo Kapor, président de longue date de l'organisation des vétérans espagnols, a été l'un des plus actifs dans la publication de documents liés à la Guerre Civile espagnole, comme la collection en cinq volumes, Španija 1936-1939, qui comprend une quantité impressionnante de documents, d'entretiens, de coupures de presse et de réflexions historiques. Plusieurs documentaires ont été produits, de nombreux mémoires ont été publiés et de nombreuses rues, places et écoles ont porté des noms associés aux volontaires espagnols.