Vallée de Ceux Qui sont Tombés
Repository: Alfredo González-Ruibal Personal Collection
Creator: Alfredo González-Ruibal
Date Created: 1975-11-23
Type: Photographs
Extent: 1 item
Geographic Region: San Lorenzo de El Escorial, Spain
40.59267, -4.14716
Cette photographie montre l’esplanade de la basilique de la Vallée de ceux qui sont Tombés, où le dictateur Francisco Franco étais enterré. Ce monument controversé fut construit pour honorer ceux qui luttèrent et moururent pour le camp national. Les morts du camp franquiste constituèrent un élément important de l’horizon mémoriel de la dictature. Glorifiés par un discours qui mêlait des éléments d’héroïsme militaire et croisade catholique, leur apothéose de souvenir est la Vallée de ceux qui sont Tombés, dans laquelle Franco en personne fit exploser la première cartouche de dynamite qui débuta le chantier le 1er avril 1940. Pour sa construction, la dictature employa un nombre substantiel de prisonniers politiques. Il fut inauguré le 1er avril 1959, le vingtième anniversaire de la victoire franquiste dans la guerre, peu après que José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Phalange et victime iconique de la croisade franquiste, eut été enterré près de l’autel de la basilique.
Bien que la documentation de la Vallée de ceux qui sont Tombés ne mentionne pas de façon explicite qu’il s’agisse d’un lieu d’enterrement pour les seuls morts du camp rebelle, il est évident qu’il fut initialement conçu comme un monument destiné à célébrer la victoire franquiste. Le fait que les républicains terminent par y être enterrés, est un sujet polémique, en partie car de cette manière le régime vainquit et outrageade nouveau les vaincus. Avec son passé ambigu, le monument de la Vallée de ceux qui sont Tombés continue d’être la plus grande fosse commune d’Espagne.
Officiellement il y a 33.383 corps enterrés là. Desquels, 21.423 sontidentifiés et 12.410 non. Il peut y avoir entre 5.000 et 12.000 républicains enterrés là, cependant le grand nombre de corps non identifiés rend l’estimation très difficile. Leurs familles ne partageaient pas les valeurs qui sont derrière la construction du monument, mais furent impuissantes pour éviter que ces corps n’y soient transférés.
À sa mort le 20 novembre 1975, Francisco Franco fut enterré, avec les honneurs de chef d’État, dans l’autel de la basilique, à peine éloigné de quelques mètres de José Antonio Primo de Rivera. En 2011, une commission d’experts chargée par le gouvernement du socialiste José Luis Zapatero d’étudier le futur du complexe monumental, recommanda qu’il soit fermé pour des raisons de sécurité. Après quelques travaux, le gouvernement du Parti populaire de Mariano Rajoy le réouvrit. Le 24 octobre 2019, à l’initiative du nouveau gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, les restes de Franco furent sortis de la basilique et de nouveau enterrés dans le panthéon familial au cimetière de Mingorrubio, aux alentours de Madrid. Le futur de la Vallée de ceux qui sont Tombés est encore à décider. Sa re-signification en tant que cimetière civil fait partie de la proposition de la Loi de Mémoire Démocratique de 2022. L’on parle également de faire dans cet ensemble, un centre historique interprétatif.