Entrepôt du port contrôlé par des miliciens
Repository: Arxiu Fotogràfic de Barcelona
Date Created: 1936-10-16
Type: Photograph
Extent: 1 item
41.38289, 2.17743
Le soulèvement de l'armée contre la République des 17, 18 et 19 juillet 1936 échoua et l'Espagne resta divisée entre les défenseurs de la légalité républicaine (dont la Catalogne) et les zones territoriales où triompha le coup d'État militaire. Ce qui avait commencé comme un coup d'État s'est transformé en une Guerre Civile.
Dans les deux arrière-gardes, une forte répression a été exercée contre tous les individus ou groupes de personnes considérés comme des ennemis à la cause. Dans la zone républicaine, la répression s'exerce surtout auprès des religieux ou des proches de l'Église, ainsi que des personnes considérées comme idéologiquement conservatrices (notamment les propriétaires industriels et agricoles), des groupes politiques proches de ceux-ci et des militants de la Phalange et du carlisme. Une persécution qui dans de nombreux cas, avait également des motivations personnelles. Le contexte hors de contrôle a été mis à profit pour apurer d’anciens comptes en souffrance.
La répression a été menée par des individus en particulier, mais pas seulement, liés au mouvement anarchiste, qui avec la première confusion du soulèvement, en ont profité pour occuper la rue. C'est à cette époque qu'un double pouvoir fut établi en Catalogne. L'un sous le contrôle institutionnel de la Généralité de Catalogne, et l'autre sous le contrôle d'un nouveau pouvoir, le Comité central des milices antifascistes de Catalogne, apparu en réponse à la révolution initiée à la suite du coup militaire. Ce comité, parmi d'autres attributions, contrôla l'ordre public sur tout le territoire catalan à travers les patrouilles de contrôle et la création de comités révolutionnaires.
Des comités de quartier, locaux, dans chaque commune, sont alors apparus, chacun d'eux étant souverain sur le territoire qu'il contrôlait. Leur apparition a provoqué la perte du pouvoir des mairies. Les gens armés agissaient librement : ils brûlent les églises, fouillent, arrêtent, tuent, déposent les autorités. Ce sont eux, en définitive, la nouvelle autorité. La Généralité a essayé par tous les moyens possibles, dès le début de la guerre et de l'avalanche violente, de sauver des vies de personnes en danger de mort.
Le rôle que tous ces comités ont pu jouer ne s'explique pas seulement par le fait qu'ils ont joué sur le monopole de la violence, mais ils ont également été chargés de mettre en œuvre une série de propositions, dont beaucoup sont apparues spontanément. Les comités ont pris le pouvoir municipal pendant les premiers mois de la guerre, et ont été chargés d'organiser la vie de toutes les populations, même si la violence qui s'en est suivie a obscurci leur tentative d'organiser la nouvelle société qu'ils voulaient implanter.
Malgré ses efforts, ce n’est pas avant mai 1937 que la Généralité a maîtrisé la situation de violence déclenchée; à cette date au moins 6000 personnes avaient déjà été tuées. Le nombre total de morts en Catalogne à la suite de la répression et de la violence a été d'au moins 8360 personnes, chiffre qui tient compte de toutes les victimes, depuis les meurtres des premiers mois de la guerre jusqu'à celles jugées par un Tribunal populaire et condamnées à la peine capitale.
ODI