Les Femmes dans l’action mondiale
Creator: The Global Women’s Committee Against War and Fascism
Date Created: 1937
Type: Magazine
Extent: 1 item
48.85889, 2.32004
À l’instar du Comité mondial contre la guerre et le fascisme, le Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme (CMF), fut établi avec le soutien de l’Internationale communiste. Fondée en 1934, cette organisation avait pour but d’attirer en son sein des femmes de gauche mais pas pour autant communistes. Depuis son siège parisien, le CMF développa un réseau transnational au cœur duquel la branche française était la plus importante, avec à peu près 200 000 membres en mars 1937.
Cette organisation participa à plusieurs initiatives mais est surtout restée à la postérité grâce à son appui soutenu pour la République espagnole de 1936 à 1939. Par le biais de plusieurs branches, le CMF effectuait des levées de fonds, interpellait des chefs d’État et organisait des rassemblements, des manifestations et des expositions.
Plusieurs filiales de l’organisation publiaient des revues. C’est d’une de celles-ci, intitulée Femmes dans l’action mondiale – dont le tirage pouvait atteindre jusqu’à 100 000 exemplaires – qu’est extraite la page ci-contre, datée de mars 1937. Intitulée « Le cruel exode des mères », la série de photos appelle au soutien des femmes et des enfants de la République espagnole. À bien des égards, le CMF comptait sur ce qu’on pourrait appeler les instincts maternels de son public. Néanmoins, les stratégies de communication de l’organisation incluaient aussi d’autres thèmes. Les femmes étaient non seulement présentées comme victimes des exactions nationalistes, mais aussi comme partisanes du régime républicain – qui avait pris des mesures en leur faveur.
Le même numéro de Femmes dans l’action mondiale donne à lire des articles sur des femmes qui apportaient non seulement des soins médicaux et de l’aide aux enfants, mais qui prenaient aussi part aux combats en tant que milicianas, quoique le CMF apportât plus tard son soutien à la décision d’éloigner les femmes des champs de bataille. La revue publiait en outre des hommages aux femmes ayant donné leur vie pour la République, que ce soit au champ d’honneur ou en détention – en recourant parfois au suicide. Les auteurs n’hésitaient pas à inclure des descriptions sans fard des conséquences de la violence nationaliste par le biais de photos d’enfants mutilés ou tués dans les bombardements, une stratégie que l’homologue britannique de cette revue tendait à éviter.
Dans une large mesure, le destin du CMF fut façonné par sa relation avec l’Internationale communiste et affiliés. De fait, plusieurs désaccords eurent lieu entre des représentants communistes et les dirigeantes et leurs alliés qui déploraient que les Partis communistes ne fissent pas des femmes leur priorité. Cependant, cette organisation obtint des résultats probants. Par exemple, elle joua un rôle majeur dans une campagne humanitaire consistant à héberger approximativement 10 000 enfants et leurs familles en France et dans ses colonies.
SK