La Bannière de la Compagnie Naftali Botwin
Repository: Ghetto Fighters' House Museum, Western Galilee, Israel
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35108
Type: Photograph
Extent: 1 item
La compagnie Naftali Botwin fit partie du Bataillon Dabrowski, cité également comme Dabrowszczacy ou Dombrowski en l’honneur du général polonais qui participa à la Commune de Paris, et fut formée par des juifs polonais qui parlaient yiddish. Le Bataillon formé de volontaires polonais, en majorité des ouvriers exilés en France et en Belgique, fut créé le 24 octobre 1936. Il formerait ensuite successivement partie des XI, XII, CL et XIII Brigades Internationales, cette dernière étant connue comme Brigade Dabrowski, dans laquelle les volontaires polonais combattirent aux côtés de Hongrois, Yougoslaves, Français et Espagnols.
Les Brigades Internationales s’organisèrent après la décision du secrétariat du Comintern, sur les instances de Staline, à Moscou le 18 septembre 1936, de faire un appel pour combattre le fascisme en Espagne. Son organisation retomba surtout sur le Parti Communiste français et son dirigeant André Marty, qui était également secrétaire général du Comintern, en établissant le bureau de recrutement à Paris. Dans leurs files passeraient dans les deux ans où elles existèrent quelques 35.000 combattants. Si tous les membres des Brigades n’étaient pas des communistes, ils répondaient à différents profils antifascistes, et tous avaient la volonté de combattre activement et par les armes l’avancée du fascisme en Europe, face aux attitudes apaisantes des puissances démocratiques à partir de l’ascension d’Hitler au pouvoir en 1933.
Si beaucoup étaient des travailleurs, il y eut une notable présence des classes moyennes et des intellectuels. Les nationalités majoritaires dans leurs rangs furent la française (bataillons Commune de Paris, André Marty, Louise Michel, Henri Vuillemin, Germinal, Barbusse), l’allemande et l’autrichienne (Thaelmann, Edgar André), et l’italienne (Garibaldi). Il y eut aussi d’importants contingents britanniques (Británico), américains(Lincoln, Washington), polonais (Dabrowski, Mickiewicz Palafox), canadiens (MacKenzie-Papineau), yougoslaves (Dimitrov, Djakovic), roumains, bulgares, cubains, argentins, tchécoslovaques, mexicains, juifs provenant de Palestine et même indiens et chinois, pour un total de 50 pays. Avec la Compagnie Botwin il y eut un important composant de brigadistes d’origine juive disséminé dans d’autres unités. Ils constituaient un nombre important, mobilisé par l’antifascisme et par la montée de l’antisémitisme présent dans l’Europe de l’entre-deux-guerres. L’un d’eux, Milton Woolf, arriva à commander le Bataillon Lincoln.
Les Brigades se distinguèrent par leur discipline, et constituèrent le plus grand exemple de la solidarité internationale avec l’Espagne républicaine. Il y eut aussi des étrangers dans d’autres unités de l’Armée Populaire, qui évitaient le caractère communiste qui dominait dans les Brigades. Et, dans les Brigades s’incorpora un nombre croissant d’espagnols, vue la difficulté avec le temps de remplacer les pertes, suite aux interdictions imposées par une majorité de pays de la participation de leurs citoyens dans la guerre en Espagne.
Il exista un total de sept Brigades, qui étaient basées à Los Llanos, Albacete. Elles furent surtout employées comme des troupes de choc, et eurent à déplorer des pertes proportionnellement supérieures à celles de l’ensemble de l’Armée Populaire. Elles furent retirées en octobre 1938,quand elles étaient déjà bien décimées, dans un essai du gouvernement républicain, annoncé par son chef Juan Negrín devant la Société des Nations, que Franco fasse de même avec ses contingents nazis et fascistes, sans succès.